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28 juillet 2008 1 28 /07 /juillet /2008 10:53

Non, je ne suis pas morte ! Ca aurait fort bien pu arriver de deux façons distinctes, la première que j’ai évitée au cour du voyage qui devait me mener vers la seconde (dans une quête qui a lamentablement échoué, ce qui n’était d’ailleurs que la troisième quête perdue de l’année, espérons que cela va s’arrêter là, non, non, n’en jetez plus… enfin, fi de la pensée magique (que je développerai dans un prochain article), faisons en sorte que cela cesse). Pour ce qui est de la mort n°2 qui m’a (hélaaaas) épargnée, je vais (nyark nyark) vous faire saliver encore quelque temps (mais avec un peu de logique vous trouverez tout seuls à certains indices). Cessons net le racontage verbeux de ma pitoyable existence et passons au prèche… (si vous fuyez maintenant, je ne vous en voudrais pas). Attention, la prêtresse monte en chaire (oui, je défends mordicus le sacerdoce féminin !) : mes bien chers frères, mes bien chères sœurs (répétez après moi tous en chœur : pas de boogie boogie… euh, non, zut…) qu’est-ce que l’honneur ?

Quelque chose de franchement très très démodé puisqu’il implique la rectitude dans une « société du zapping » (Aaaargh, Gérard Guest, sors de ce corps !!!! d’un côté, j’avais annoncé que ça allait être du prêche), par rectitude je n’entends pas psychorigidité mais fidélité à soi même et aux valeurs que l’on a choisies. Cultiver et défendre son honneur implique une maîtrise de soi certaine, puisqu’il s’agit de s’imposer certaines règles, et toute règle devient un jour où l’autre difficile à respecter, c’est dans ces moments que l’honneur fait la différence entre l’homme et l’animal. (C’est affreux, je parle comme dans un film américain, comment sortir de ce mauvais pas ? aï aï aï !) L’honneur doit nous être plus cher que la vie (par « nous » j’entends « moi » en fait, je ne prétends pas vous entraîner dans mes dérives idéologiques, on verra plus tard, quand je monterai une secte, il s’agit plutôt d’un petit laïus d’encouragement à mes multiple zet diverses personnalités, dont, dans mon immense générosité, je vous fait part, des fois que quelqu’un d’autre sur la vaste toile pourrait s’y reconnaître) puisqu’il est ce qui nous fait humain, à ce propos je citerai les mots d’une amie à propos d’un cas d’anthropophagie dictée par la survie « vaut-il mieux vivre ou rester humain » ce qui m’avait à l’époque un tantinet escagassé, vu que je ne vois pas du tout ce qu’il y a d’inhumain à manger de la viande morte, étant donné que l’âme s’est échappée, c’est à peu  près la même chose que ce qui pend dans les chambres froides des bouchers, m’enfin, on peut appliquer cet adage à bien d’autres cas : veut-on, comme dirait Malaparte, sauver « la peau » ou rester intègre ? Par « la peau » j’entends certes la survie du corps dans les cas extrême, ceux dans lesquels il importe d’être ferme avec soi-même mais de ne surtout jamais condamner ceux qui ont succombé (par ce que se défaire de notre bonne vieille carcasse, ça n’est pas si facile que ça, je sais de quoi je parle) : la mort ou balancer ses complices, la mort ou accepter la souillure du viol, la mort ou abjurer sa foi, mais aussi dans des cas beaucoup plus triviaux, les instincts animaux, de l’accumulation, de la voracité, de la cupidité, concernant en général le pouvoir, l’argent, le sexe, l’honneur consiste alors à refuser un piston, un pot de vin, des avances d’un tiers lorsque l’on a juré fidélité, une entourloupe facile etc… En quelque sorte, l’honneur, c’est les refus du courbe, du biais, du compromis, de l’entorse, l’attitude du roseau qui se plie à tous les vents, c’est rester droit et ferme, constant tel le chêne, finalement abattu, mais avec quel sublime !

                                        

L’honneur du chevalier (occidental ou samouraï), c’est de ne jamais refuser le combat, de ne jamais tourner le dos à l’ennemi, rester fidèle à sa foi jurée, suivre son seigneur dans son sort (d’où le seppuku) , laver la honte dans le sang (c'est-à-dire dans un combat et non dans le suicide : Don Diègue ne se suicide pas que je sache !). L’honneur du mafieux ou du bandit devrait être de ne jamais répandre un sang innocent (devrait car on sait ce qu’il en est… à propos, allez donc voir Bons Baisers de Bruges, où l’on voit un mafioso très intègre, mais complètement barré et deux boulets de tueurs irlandais absolument hilarants, sans oublier une dealeuse belge et son skin de petit ami ainsi qu’un nain sans aucun complexe qui s’offre des putes minables ! A voir !). L’honneur d’un militant, d’un syndicaliste, de n’accepter aucune compromission ou subvention, l’honneur d’une prostitué peut être ses lèvres (sa bouche, il faut préciser, hum hum !) qu’elle réserve à l’amour véritable (encore faut-il qu’il existe, ce dont je doute très fort). A chacun de placer son honneur là où il veut, là où il peut. L’honneur pourrait-on conclure, est la responsabilité : responsabilité des ses actes que l’on doit pouvoir assumer, s’approprier à 100%, un honneur immaculé consiste à pouvoir signer la totalité de ses actes lorsque chacun correspond à l’expression de la personne entière. Il s’agit aussi de la responsabilité envers le « mineur » et c’est là que se situent les plus odieuses dérives, en effet, le statut de « mineur » est très délicat, seul celui de l’enfant ne fait aucun doute… et encore : peut-on dire que l’enfant appartient à ses parents ? Qu’il ne s’agit pas d’une personne libre ? Dans ce cas à partir de quel âge devient-on responsable ? Certainement pas à la majorité : il ne faut pas attendre 18 ans pour développer un sens de l’honneur, de la responsabilité. Je pense au cas de Mateo Falcone, qui tue son fils pour avoir vendu un fugitif à la police : la vie de cet enfant lui appartenait-elle ? En le tuant, il le considère à le foi comme responsable : c’est lui qui a trahi, c’est lui qui doit être puni, mais aussi comme mineur, sinon il l’aurait vraisemblablement provoqué en duel. S’il porte la responsabilité pour son fils, il aurait du se suicider et non punir son fils qu’il considère comme mineur… Je n’aborde même pas l’abomination des « crimes d’honneur » islamistes qui considèrent la femme comme une éternelle mineure et souhaite à tous ces porcs d’aller lécher les sabots de Lilith en enfer !

 

Mais, allez-vous me demander, que vient faire l’orgueil là-dedans ? J’y viens : insidieusement, cet autre sentiment s’insinue très souvent dans notre conception de l’honneur et nous conduit à confondre amour propre et estime de soi. L’estime de soi est le sentiment éprouvé par la considération d’un orgueil immaculé, le sentiment de sa dignité, c’est à la fois le fruit et le moteur de l’honneur : au nom de cette dignité humaine, on refuse la compromission, et cette intransigeance construit notre dignité. Cette dignité n’est pas une image fixe, elle se construit à chaque instant, elle n’est pas non plus liée à des qualités particulières, à un milieu social, à une race, elle est la dot de tout être humain, peut-être l’essence même de notre humanité. Je ne veux pas dire que tout être humain à conservé cette dignité, que tout être humain se bat pour son honneur (mais de toute façon, on prouve son propre honneur à traiter les pourritures avec courtoisie, le meilleur contre exemple nous est donné par l’infâme conduite du gouvernement américain envers Saddam Hussein) mais que la dignité et l’honneur sont indépendants de toute autre qualité propre à la personne : on peut être misérable et digne, bête et digne, moche et digne.

L’amour propre est l’adoration idolâtre d’une projection plus ou moins fictive de soi à laquelle on sacrifie tout, cette projection ignore nos défauts, gonfle nos qualités et se fige dans les glaces de l’inamovibilité : tel on se veut, tel on doit être, tel on se croit, pour toujours. Cette statue de glace se nourrit de fantasmes, d’indentifications irréelles et plus ou moins héroïques, elle vit dans un monde virtuel composé des éléments de la vie réelle triés soigneusement pour ne garder que les plus flatteurs et filtrés par le désir de soi, ou narcissisme. Bien sûr, au contact du monde réel, de ses tribulations, de ses échecs, elle se brise et fait place au miroir déformant de la haine de soi, son exact opposé et pourtant revers du  même sentiment : les personnes les plus fières sont aussi les plus dépressives, les plus tourmentées (ce qui a, je vous l’accorde, un certain charme romantique à l’image du maître de l’orgueil et de la haine (de soi et du reste), un certain Satan, vous connaissez ? (oui, je le rappelle, nous sommes ici dans un prêche, vous ne couperez pas à la morale judéo-chrétienne, désolée pour Varg et ses adeptes)).

L’échec est le meilleur moyen pour différencier ces deux sentiments trop proches : que fait un chevalier vaincu, ce qui arrive aux meilleurs, de Lancelot à François Ier ? Il reconnaît la valeur de son vainqueur, s’incline, et repart au combat (on remarque d’ailleurs dans les romans de chevalerie et chansons de geste qu’un combat, remporté par l’un, perdu par l’autre, est souvent le début d’une étroite et solide amitié). Que fait un orgueilleux vaincu (regardez certains méchants des contes) ? Il se précipite dans les ténèbres et/ou se suicide en hurlant sa haine de soi.

 

Frères et sœurs, soyez bénis et allez en paix !

Ce petit prêche m’a été inspiré par une discussion que j’ai eu avec mon oncle dans un monastère transylvain, le 14 juillet (aucun rapport avec ces guignols en bleu blanc rouge) après avoir eu la très mauvaise idée de faire un saut dans un café internet à Sibiu.

Pour ceux qui ne le savaient pas, je n’ai pas été admissible à l’oral de l’ENS, mais le pire reste de voir la liste de ceux qui sont admis, certain nom en particulier (et là il n’y aura que deux lecteurs qui sauront de quoi je parle, prière de ne PAS y faire allusion dans d’éventuels commentaires, merci, vous avez tous les deux mon courriel si vous voulez absolument l’évoquer… ou l’invoquer ^^) mais….

 

Be ready dudes, I’ M BACK IN THE FIGHT!!!

Décidemment, ça aura fait amerloque jusqu’au bout cet article!

 

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commentaires

V
C'est pas du Ronsard, c'est de l'amerloque... [/Nougaro... ]
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S
La voilà la blanche hermine...
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  • : Wer kichert so grell durch Nebel und Nacht ? Die Herlekin ist 's, die seht und lacht...
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