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5 février 2012 7 05 /02 /février /2012 13:33

Ça doit être la tombée annuelle du classement de Shanghai, ou celui de Sarcelles, ou je ne sais quelle autre liste décroissante d’établissements universitaires et préparationnaires mais les journaux, d’après leurs unes affichées dans le métro ou sur les kiosques, ne parlent que de ça. Ils viennent même, tels un Poutine chassant le Tchétchène, me traquer jusque dans les toilettes ou Leviathan déposa il y a quelques jours un numéro du Monde à mon intention, pour que je lui donne, me demanda-t-elle avec un regard plein de pré-culpabilité, mon avis sur la question. Avis que dans ma folle prétention je ne trouve pas trop inutile de vous faire partager, ô mes trois lecteurs qui vous battez en duel, histoire de rompre un peu avec le discours global de journaleux qui ont sans doute vu de loin les prépas de la Sainte Montagne en se disant qu’elles étaient trop vertes et bonnes pour des goujats…

On peut donc lire que les prépas et surtout les horrrrriiiiiiibles boîtes à Khonkours de la Montagne Sacrée (qui n’a rien à envier à celle de Jodo’, niveau WTF) Hell’Elgë et Ash-Khâtre pour ne pas les nommer sont des milieux anxiogènes où les pauvres petits bons élèves issus des classes moyennes ou du moins non bourdieusiènement héritiers n’ont aucune chance de survie face aux spectres de l’anorexie, de la dépression, du suicide et surtout des horribles professeurs-seurs-seurs avec leurs manteaux en cuir et leur tête de mort en insigne (et je ne parle même pas des bergers allemands !). Et là je dis STOP LE BULLSHIT ! Ce genre d’article suinte la haine des élites totalement démagogue et surtout la méconnaissance totale du milieu : j’ai passé mon école et collège dans un lycée ultra disciplinaire et élitiste du 6eme arrondissement qui a le bon goût de ne pas se trouver très loin des Korean Barbecue de Montparnasse ni de sa Fnac, puis le lycée et la prépa à Hell-Elgë avant une brève visite à Ash-Khâtre histoire de compléter ma collection, so I know my business, bitches ! Et là vous allez me dire : ouais mais justement, ma cocotte, dans le genre suicidaire/morrbido/gotho-dévianto/maldensapo, tu te poses là… Eh bien oui, et c’est justement pour ça que je peux vous dire, ayant collectionné presque avec délice les clichés de la prépateuse en perdition, que cela n’a RIEN à voir avec l’atmosphère de la prépa, mais alors rien du tout.

            Oui il y a beaucoup de dépressifs, de gens bizarres, d’anorexiques, des lesbiennes, de gays, de mystiques, de futures nonnes, de sado-masochistes en prépa, mais ça n’est pas la PREPA qui les fait sortir du droit chemin hétéro-patriarcho-consuméro-normé (et en léger surpoids) c’est l’étude, ce sont LES études, et inversement, c’est cette sensibilité, ce déséquilibre qui nous pousse aux études et à la prépa, qui est une sorte de naos des études : plus nous apprenons, plus nous réfléchissons, plus nous passons 6h d’affilée le cul sur une chaise à nous livrer sans honte au cerebronanisme et à la diptèrophilie, plus nôtre esprit explore l’extrême, plus nous nous enhardissons à regarder en face les abîmes, la béance (spéciale dédicace GG ! what’s up dog ? alètheia forever !) de … oui bon ok là je sens que je m’excite un poil et que cet article va finir par être complètement jargoneux et lyrique, ce qui n’est pas le but. Donc en gros, plus on réfléchit, plus rôde dans les Marches de la Folie, et plus on est naturellement déviant, plus on est porté à réfléchir, à étudier le pourquoi du comment des gens qui étaient comme nous avant nous, les courants esthétiques qui nous ressemblent… cercle vicieux donc, MAIS jouissif, de façon un peu morbide parfois parce qu’au risque de revêtir ma cape de Captain Obvious, l’apprentissage n’est pas source de bonheur, plus on réfléchit plus on déprime et heureux les aveugles dans leur caverne : réfléchir est la pire chose qu’on puisse imposer à un Homme pour briser sa tranquillité et sa stabilité en mille morceaux. Donc pour résumer, oui, on est dans un état étrange et plus proche du New Hampshire que de l’Ohio (à savoir le Massachussets), mais ça n’est pas la PREPA c’est l’étude qui fait ça, et en ce domaine, oui, la prépa est plus dangereuse que la fac, parce que chacun sait qu’à la fac on passe vaguement son temps à raider/aller en soirées/peindre des figurines/faire des JdR (rayez les mentions inutiles) qu’à étudier, ou alors vaguement avant les partiels histoire de recracher grosso modo ce que l’on sait être attendu. Le truc vicieux avec la prépa c’est qu’on vous FORCE à réfléchir, même si on fout que dalle à la maison (ce qui fut, hélas, mon cas, le démon de l’acédie ayant fait de mon âme sa résidence secondaire) on est très régulièrement amenés à passer des khôlles, ou des DANS et là, pas moyen de s’y dérober : on est là, on bosse ! En général, on veut quand même un peu intégrer, donc on va plus souvent au cours que non et hop, même si on se bouche très fort les oreilles, il y a un moment où on en vient fatalement à étudier…

            Soit disant que l’atmosphère serait exécrable, élitiste, stressante… bullshit once again ! je ne dis pas qu’à Ash-khâtre ça n’était pas un peu morose, certes, mais pas plus que n’importe quelle école, quand à Hell-elgë, là c’était très clairement la fête officielle du fundoshi quasiment H24 : liberté, délires, bonne ambiance, déjà au lycée c’était extra, mais encore plus en prépa où nous sommes les « trésors » du bahut qui veut des bons résultats au Khonkours et nous chouchoute en conséquence. L’administration est vingt fois plus supportable que celle de la Sorbonne (sauf le pôle Malesherbes section études germaniques qui a l’administration la plus adorable, la plus digne d’éloges, la plus efficace et sympathique du monde, du cosmos, des 7 mers et du reste), les locaux sont frais, modernes, agréables, des voyages sont régulièrement organisés, et l’immense majorité des profs sont également à nos petits soins, compréhensifs, maternels et paternels… bon, évidemment, comme partout il y a de francs connards qui ne font au final que renforcer la cohésion du groupe à force de haine à leur égard, mais au final les bon côtés contrebalancent largement l’aura funeste de ces tristes sires. Oui, ces connards ont pu traumatiser des élèves, mais quel lycée, quelle fac, quel collège n’a pas son lot d’infâmes castrateurs sans cervelle ni réelles connaissances (et qui traitent cependant leurs élèves comme de la merde, youpi !) ? à Hell-Elgë nous n’en avions que deux, ce qui est bien moins que la moyenne des établissements scolaires…

Et quid de la camaraderie ? la compétition domine-t-elle ? fait elle ressembler la classe à une annexe de Battle Royale ? ne peut on pas laisser ses notes sur la table de peur de ne jamais les retrouver en revenant des toilettes ? Nawak, nawak et triple nawak : mes années de lycée et prépa à Hell-Elgë ont été celles qui m’ont fait découvrir le sens des mots camaraderie, soutient, esprit de corps : c’est bien l’entraide qui prédomine, et l’entraide désintéressée : on ne se voit pas comme des concurrents mais plus comme les Spartiates aux Thermopyles, prêts à se battre ensemble, à triompher ensemble ou échouer ensemble. Après, comme pour les profs, nulle promotion n’est parfaite : il y a forcément la brochette d’arrivistes lèche-culs qui ne pensent qu’à réussir et ont un prétention sans borne, ainsi que le petit groupe de filles, souvent alliées à ladite brochette, qui ne vivent que pour colporter des ragots aussi laids que leurs faces de thons (oui, je m’énerve un peu là) mais ça fait quoi ? 7 pommes pourries sur une classe de 50, tout au plus…

            Donc j’aimerais bien que les journalistes arrêtent de véhiculer des légendes urbaines, de donner au public moyen ce qu’il veut entendre, sur les prépas comme sur les goth, les rôlistes ou les metaleux, de cultiver une répugnante haine des élites. La prépa peut réveiller en nous, à force de réflexion, des démons qui sommeillaient, des fêlures enfouies mais en aucun cas elle ne les suscite, ceux qui prétendent ça n’ont tout simplement pas l’honnêteté de voir que leurs problèmes étaient en eux AVANT, qu’il doivent les régler ou les accepter eux même au lieu de s’en prendre à une instance extérieure.

La réussite aux concours n’est pas réservée aux héritiers : plusieurs de mes camarades issus de classes moyennes ont intégré, je ne m’hasarderais pas à des pourcentages, mais je ne pense pas qu’ils soient minorité, la réussite aux concours ne sanctionne pas non plus une plus grande culture ou une plus grande intelligence : si des jeunes prépateux, taupins, khâgneux ou épiciers me lisent, sachez que la réussite au concours ne tient qu’à deux choses : l’organisation et le travail ! Ce qui demande en plus une troisième chose, pour accepter les deux premières : la modestie. Vous pouvez commencer avec un niveau TRES faible et intégrer en carré avec pour seules armes l’organisation et le travail comme vous pouvez commencer avec des résultats qui poutrent et vous viander au concours parce que vous n’avez jamais pris sur vous de vous sortir les doigts du c. un grand coup.
Enfin, ça n’est pas forcément en prépa que j’ai rencontré les meilleurs profs (ce qui fait la réussite d’une prépa, ça n’est pas le prof, c’est l’élève et son travail, un mauvais prof peut avoir de meilleurs résultats au concours parce que ses élèves auront du coup beaucoup plus travaillé par eux même, ne lui faisant pas confiance, qu’un bon prof sur lequel les élèves se seront reposés) mais c’est là où j’ai rencontré mes meilleurs amis et camarades et vécu le plus de moments totalement absurdes, improvisés et joyeux.
Faites passer le mot si vous connaissez des personnes en prépa où qui comptent y aller : la prépa ne fait que vous révéler à vous-même, elle n’est pas à craindre, elle est toujours un enrichissement. 

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11 décembre 2007 2 11 /12 /décembre /2007 09:28
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23 novembre 2007 5 23 /11 /novembre /2007 13:46

Vous en mourriez d’impatience pas vrai ? (tiens, à ajouter aux suicides divers : lire mon si trépidant blog et mourir d’impatience entre deux articles). La voili, la voilou, la suite et fin qui vous permettra de passer maîtres dans l’art délicat du suicide prépateux et stylé. Tout d’abord quelques bonnes vieilles méthodes un poil moins mythiques peut-être, puis l’étude de cas limites, enfin d’autres idées plus originales pour compléter votre panoplie. On est parti :

 

Sortie de secours n° 7 : l’immolation par le feu

Une mort pour idéalistes : on n’est pas dans la sombre dépression, ni dans l’angoisse spleenétique mais dans la révolte ou dans l’ultime étape du renoncement. Commençons par cette dernière, pratiquée en Inde et stade ultime, selon Nietzsche et approuvé par moi (ce dont je suis sûre que le moustachu est fort aise), du nihilisme pour marquer son renoncement complet à ce monde et à ses illusions, son détachement total prêt à rejoindre je ne sais quelle flamme ou néant. En tout cas c’est indien, c’est sûr, donc c’est aussi New Age : vous êtes un ancien 68ard déprimé par le cours de choses, désespéré de constater que votre tentative de société alternative se solde par un échec cuisant (c’est le cas de le dire) et a été réutilisée pour enfler à outrance le capitalisme, vous êtes perdu sur la route de Katmandou ? immolez vous par le feu !

Vous pouvez le faire dans l’esprit de renoncement comme le veut la tradition (j’imagine que cela signifie sans cérémonies, en loucedé) mais diantre, on peut l’adapter à notre hybris d’occidentaux ! Vous pouvez par exemple vous enduire d’alcool (sans le boire !) ou d’essence et danser avec des fouets enflammés ou des bolas jusque mort s’ensuive. L’immolation est aussi un acte de révolte contre le régime en place : si vous vous sentez l’âme d’un étudiant pragois ou d’un bonze, plantez vous dans la Cour d’Honneur (mais pas dans le bassin hein !) sous les fenêtres du proviseur, sommez le d’une voix forte de sortir et dites non à l’oppression. Pareil, l’essence fera merveille mais on peut imaginer maintes façons originales et amusantes (surtout pour les spectateurs) de tôôooorcher une dernière fois, comme par exemple d’avaler l’essence puis se passer l’allumette sur l’œsophage (car bien que littéraire, je pense que si on avale l’allumette, elle risque fort de s’éteindre (d’où l’utilité d’avoir toujours son lance-flammes sur soi) ou commencer par les cheveux si on les a assez long etc…

Enfin, pour revenir à l’épique, au sublime, au grandiose (je ne dis pas que le renoncement à l’indienne n’est pas sublime, je ne connais pas assez) : ayez une mort digne d’Hercule, de Jeanne d’Arc (sauf qu’elle ne l’a pas choisie la Pucelle), de Brünhild et de Denethor, sur le rivage ou sur le sommet d’une montagne, faites vous dresser un bûcher et bondissez allégrement dans les flammes en brandissant une épée (en priant très fort pour qu’il ne pleuve pas), ça, c’est la classe ultime ! Aucune mort ne peut être si glorieusement flamboyante, si esthétique (vous pouvez aussi sauter à cheval au milieu des flammes si vous n’avez pas envie que votre fidèle compagnon se trouve trop seul après votre mort), si épique, le hic reste l’organisation : construire un bûcher tout seul est une tâche assez ardue, vous devrez donc trouver un prétexte bidon (ou jerricane) pour demander de l’aide, travail manuel qui, hélas, est peu propice à la méditation indispensable à un suicide réussi (encore une preuve de la nécessité de l’esclavage…).

 

Sortie de secours n° 8 : le pistolet

Une mort rapide, efficace, militaire ? Peut-être si l’on sait viser et que l’on a l’habitude des armes à feu : évitons d’imiter ce pauvre Werther agonisant une douzaine d’heures la cervelle explosée hors du crâne ! L’inconvénient principal est donc l’habitude nécessaire dans le maniement du pistolet (mais si vous vous entraînez deux ou trois jours dans un club de tir, cela devrait suffire), savoir le charger, prévoir le recul, avoir un geste ferme et décidé (pour le contre exemple, regardez le duel Redmond Barry vs le jeune Lord Bullington dans Barry Lyndon : si vous avez la même dextérité que le jeune Lord, renoncez !), de plus il faudra étudier la trajectoire idéale de la balle pour mourir sur le coup et ne pas trop vous amocher la face, j’ignore si l’on peut allier les deux, c’est à vous de chercher : je ne vais pas vous mâcher tout le travail non plus ! Les coups les plus classiques sont à bout portant sur la tempe ou dans la bouche. Je recommanderais plutôt la tempe, le geste est plus élégant et moins érotiquement connoté. Bien sûr, vous pouvez être masochiste et vouloir souffrir longtemps ou putassier et tailler une dernière pipe avant de mourir, mais cela vous regarde !

LE modèle absolu en la matière est le jeune et tourmenté Werther : si vous parvenez à vous faire remettre l’arme par celle/celui que vous aimez sans espoir, c’est tout simplement sublime mais il n’est pas nécessaire de revêtir une veste bleue et un pantalon jaune (ou le contraire, j’ai oublié), au XVIIIeme siècle passe, au XXIeme ça fait un peu perruche. Pour les grunges nostalgiques, le suicide à la Kurt vous permettra peut-être d’atteindre le Nirvana (blague consternante, j’ai honte !), bien que certains disent que c’est cette salope de Courtney qui a fait le coup (dans ce cas épousez une poufiasse / un gigolo arriviste et héroïnomane). Si vous êtes indécis et voulez vous laisser une chance, la roulette russe et parfaite et offre de multiples variantes selon le nombre de balles chargées : la trépidation du suspens accompagnera votre dernière (ou pas) heure.

Pour le lieu, pensons aux femmes de ménage et aux médecins légistes : évitons la moquette, soyons mécènes, évitons les musées où votre appartement s’il est somptueusement décoré (quoi que si vous êtes célèbres, les objets tachés de votre sang acquerront une plus-value conséquente à l’instar des BD collector de Kiss ou tt le rouge était fait du sang des musiciens), bref, si vous pensez aux autres (mais pourquoi, après tout, penser aux autres en une heure aussi grave et éminemment intime, sauf si vous vous la jouez romain décadent), dézinguez vous à l’air libre !

 

Sortie de secours n° 9 : les crocs avides du prédateur

Non, non et non, il ne s’agit pas de se promener au cimetière ou au théâtre la nuit, le cou orné d’un ruban rouge et de vous ouvrir, l’air de rien, une veine qui passait par là, bande d’obsédés tsssss tssss !

Il s’agit de vous livrer en pâture à l’appétit féroce de gros bestiaux ou à la hargne de petits. Un exemple, et quel exemple ! Cléopâtre titillant son cobra. C’est très très stylé, à condition de ne pas sauter dans la fausse des tigres au zoo, ce qui est assez pitoyable : cherchez l’animal sauvage, libre et cruel. En plus, ce sera l’occasion d’un voyage au Bengale, dans la brousse ou la jungle, en Amazonie voir les piranhas etc… Une recommandation personnelle : les loups en Sibérie pour une esthétique blanche, rouge et noire, contrastes et pureté ! En plus, vous aurez l’occasion de livrer un dernier combat à mains nus contre la sauvagerie pure, de déchaîner votre propre bestialité avant de succomber aux morsures de la meute. Les chochottes et les décadents se feront livrer des bestioles exotiques dans leur living : serpents venimeux, scorpions (en plus c’est rock’n’roll !) ou mygales, mais il faudra les énerver pour qu’ils se décident à attaquer !

 

Sortie de secours n° 10 : les excès divers

Du pire au meilleur : _ la nourriture : comme la khâmarade Aspho l’a judicieusement fait remarquer, les diabétiques peuvent plonger dans le coma par abus de sucre : confiseries, pâtisseries, alcool sucré etc…, le plus sûr reste cependant la surdose d’insuline, mais c’est un cas particulier et l’excès de nourriture peut entraîner la mort pour tout le monde, diabète ou pas. Si vous en avez le courage et ne craignez pas de virer anorexique, vous pouvez regarder La grande Bouffe, ce dont je n’ai pour ma part pas la moindre envie, lire aussi l’évocation de la fête des « crevailles » chez Rabelais : de quoi vous ôter l’envie de manger pendant tte une journée, idéal si vous faites un régime, mais là n’est pas la question. Je signale cette issue parce qu’elle existe mais la vomis (c’est la cas de le dire) de tt mon être.

_ l’alcool : guère plus glorieux. Inutile de sombrer dans l’alcoolisme : avalez plusieurs bouteilles de Vodka importée et c’est le coma éthylique assuré. Votre cadavre empestera, vous ne serez pas en état de profiter de vos dernières heures, de méditer sur la grande aventure que vous êtes en train de vivre (ou de mourir), vous crèverez comme une loque, comme Gervaise (bien que dans ce cas il s’agisse d’alcoolisme chronique et de misère). J’admet un côté « roman russe » échevelé, un poil romantique, mais les suicides s’y font plus au pistolet qu’à l’alcool.

_ la drogue : comme pour l’alcoolisme, inutile d’être un junkie pour claquer d’une overdose, mais pourquoi se priver si la Mort est votre but (comme elle est, soit dit en passant, celui de tout être vivant) ? Au contraire, expérimentez, voyagez au fond de l’horreur, au bout de la nuit, au septième ciel des paradis artificiels. Vous n’en serez que plus créatifs : écrivez de la poésie, montez un groupe de rock ou les deux. Pourquoi préférer, me demanderez-vous, la drogue à l’alcool ? Parce que l’effet est (paraît-il, je n’ai testé aucune des deux substances) beaucoup plus intense, plus délirant, parce que ce qu’offre le délirium, vous l’avez avec une seule dose (je vais me faire censurer par la police d’Internet moi ^^), parce que les effets physiques sont moins laids (mieux vaut avoir les pupilles explosées que le nez en fraise et le bide à bière) que l’on est fou, surexcité, dangereux mais pas vaseux et avachi (enfin, pas toujours) etc… Enfin, votre mort sera un feu d’artifice géant, digne du dernier quart d’heure de 2001 l’Odyssée de l’Espace que le vieux Stanley a certainement tourné sous acide, ou un cri d’angoisse et d’horreur digne de Munch : ce sera intense et tragique.    

                     Sortie de secours n° 11:
quleques morts lentes

Contraire de la mort par excès de nourriture, l'anorexie vous tuera en douceur. Dans une atmosphère romantico-fin-de-siècle, vous vous étiolerez peu à peu, la vie s'éteindra en vous, vos forces diminueront: quelques mois de langueur diaphane mais un résultat ignoble, la peau étirée sur les os. Je ne vois pas très bien coment l'on peut aprécier ce stade ultime à moins d'être sacrément perverti ou nostalgique d'Auschwitz (ce qui revient au même), peut-être dans l'idée généreuse de faciliter le travail de décomposition à Mère Nature qui vous recevra en son sein généreux sous forme de squelette, peut-être pour jouer dans Les Noces Funèbres s'il en est fait une adaptation avec acteurs... En tout cas il est peu sûr que l'on vous laisse faire si vous avez de la famille ou des amis, principal inconvénient de ce lent déperrissement et source d'inéfficacité dans presques tous les cas. Retenez donc que l'anorexie est bonne pour appeler à l'aide, pas pour mourir.

Le SIDA en revanche est imparable et joint l'utile à l'agréable. C'est en quelque sorte la tuberculose des temps modernes, on risque de succomber à une grippe comme un être fragile et sans défense (il y en a que ça séduit parait-il). Le meilleur étant sans aucun doute la phase n°1 consistant à se faire véroler, soit par le sexe, soit par le sang, tout le monde est content! 

Mourir de soif en temps de canicule pour les plus vieux, dans le Sahel pour les plus aventureux...

Se ligaturer les membres pour provoquer une gangrène généraliser et attendre que le pourrissement gagne votre coeur (là encore, risque d'arrêt brutal de l'opération par intyervention de proches, ce qui ferait de vous un homme-tronc, perspective peu réjouissante). Mort particulièrement décadente pour les adeptes du faisandage à la Huysmans...

                     Sortie de secours n° 12 mélanges originaux        

* Se pendre avec du fil de fer barbelé, assez original, pour les punks et fétichistes-indus. Marie fort masochistement la pendaison et l'hémorragie. Le cadre idéal serait une usine d'ex URSS désafectée.
** Sauter, comme Sapho, du haut d'une falaise: noyade ou défenestration (sans fenêtre)? Chantez une petite ode avant l'envol, en hommage à cette grande poétesse.
*** Se tirer (un coup de pistolet) dans le fondement: empalement moderne ou dézingage?
**** S'ouvrir les veines dans une baignoire remplie de poison. Mort par mélange des fluides (il faut se faire une plaie béante: douloureux et laid)
***** Pour les inconditionnels de la seconde guerre mondiale, avec un lance flamme dans une chambre gazée

                         Quelques autres issues...

_ l'électrocution Vous qui avez toujours rêvé d'être claudette, choisissez une mort yéyé! A la maison comme votre blondinet préféré ou, selon une esthétique plus fulgurante (et pas besoin d'aller au Panama pour cela), lors d'un orage, nu, du fer (une épée serait sublime) à la main, en déclamant du Shelley ou Prometheus de Goethe. La plus héroïque des morts avec l'immolation sur un bûcher (d'ailleurs il s'agit du même élément), vous serez pris par Zeus lui-même dans une lumière divine et votre âme rejoindra le paradis des braves... si vous survivez, vous serez sûrement doté de super pouvoirs, mais ceci est une autre histoire.

_ le froid Après le feu, la glace. Plongez dans une torpeur ravie en contemplant le K1 (si vous êtes en K2) ou le K2 si vous êtes sur le Toit du Monde, pour ne plus vous éveiller... Votre cadavre sera fièrement concervé et raidi par les glaces, dans un environnement encore peu pollué par le tourisme de masse, dans la gloire immaculée des altitudes solitaires !

_ les médicaments, c'est inneficace au possible, on s'en sort presque toujours, ça fait starlette dépressive, à proscrire!

_ écrasé(e) pour ceux qui ont toujours été des carpettes et veulent mourir applatis, ou, et c'est bien plus noble, pour protester contre la machine, la méchanique aveugle qui scarifie la terre, jettez vous sous le train, le métro, les voitures: mais réfléchissez, voulez-vous vraiment vous sacrifier au Monstre? Votre geste aura-t-il une quelconque incidence sur l'avancée du goudron et le recul de l'herbe (encore et toujours Christiania, je sais...)?

_ le gaz par asphyxie ou explosion. L'explosion est plus amusante, l'asphyxie a un petit côté seconde guerre mondiale qui n'est pas du meilleur goût.

_ s'enliser dans une tourbière comme ça les archéologues de l'an 5OOO retrouveront votre cadavre et tireront des conclusions fort interessantes quand à la possibilité d'une forme de vie sur Terre, voire même d'une civilisation terrienne

_ sauter dans le vide en mission spatiale il doit être particulièrement angoissant spirituellement de mourir sans aucun repère, une certaine expérience du néant... Si cela vous angoisse trop, retirez votre casque: congellation immédiate!

_ insuffisance cardiaque pour vieux pervers... je ne vais pas vous faire un dessin non plus, lisez la nécrographie de Felix Faure, qui avait voulu être César....

_ attention, c'est gore garder un enfant mort dans le ventre et attendre que la vermine le dévore, et vous aussi par progression: vous serez enceinte d'une boule d'asticots, fourmis, sacarabées, mouches etc... qui remontera peu à peu vers votre coeur...

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18 novembre 2007 7 18 /11 /novembre /2007 10:15

Amateurs de Galgenhumor, bonsoir ! Aaaah, vous vous demandiez comment faire hein : vous n’aimiez ni les cordes ni les lames, et, désespéré(e), vous ne saviez où chercher la Grande Consolatrice. Heureusement, votre serviteur (spéciale dédicace à notre célébrissime et aimée prof de Géo) ne vous oublie pas : les prépas parlent aux prépas, et même aux autres suicidaires : les ministres de l’Education Nationale français, les anciens membres de l’IRA, les profs de lettres classiques, les écrivains qui essaient de percer grâce à leur seul talent etc…

Donc, vous n’avez pas renoncé à en finir, et vous voulez le faire avec panache : voici les dos et don’ts du suicide.

 

            Sortie de secours n° 4 : la défenestration

Comme son nom ne l’indique pas, pas besoin de fenêtre pour se défenestrer. Le principe est de sauter d’assez haut pour se fiche en l’air SANS se fiche par terre et en sortir cassé de partout (mais en pouvant à nouveau goûter aux joies du sexe et de l’ultra violence en écoutant ce bon vieux Ludwig Van, ce qui vaut bien quelques plâtres tout de même !). C’est le promontoire qui fait le suicide, et il y en a pour tous les goûts : évitez le pont autoroutier, le viaduc et autres structures aériennes de périphérie à moins que vous ne soyez dépressif au dernier degrés ou ayez un goût prononcé pour le glauque ; le toit d’un immeuble, c’est assez commun aussi et ça à un côté émigré clandestin qui ne conviendra qu’aux plus engagés politiquement ; certes, à Paris la Tour Eiffel, l’Opéra Garnier, l’Arc de Triomphe sont des lieux prestigieux, mais ce qui le serait beaucoup moins serait de faire le tour de Youtube depuis Tokyo, Osaka ou Kobe : ça manque d’intimité que diable, on n’étale pas sa carcasse explosée sur le béton à des inconnus ! C’est d’ailleurs fort dommage car Notre Dame ou la Tour Saint Jacques eussent été des cadres de choix. Ne nous affolons pas, âmes romantiques, la nature offre bien d’autres écrins à votre dernier envol : torrents de montagnes, gorges vertigineuses, pics alpins pour les inconditionnels de C. D. Friedrich, falaises et caps granitiques si vous préférez les Préraphaélites et leurs légendes celtes, enfin, on ne compte plus les donjons et tours élancées qui vous offrent leurs créneaux, les plus prisés bien sûr restent Pierrefonds, la Wartburg, mais surtout le haut Königsberg et Neuschwanstein. Devant de tels paysages, on n’a que deux possibilités : envahir la Pologne ou sauter. Pour les suicidaires honteux, une promenade en haute montagne peut-être l’occasion d’un « malencontreux accident », pour les autres, il serait ballot que votre cadavres pourrisse incognito : prétextez un visite culturelle ou une promenade entre amis, faites un petit discours et hop, sautez ! Comme pour la pendaison, prévoyez de vêtements de circonstance, il faut profiter du mouvement pour faire son petit effet : de l’ample, des écharpes, des manteaux larges, des robes, des jupes mais ici PAS de cape, ça pourrait au mieux faire parachute et vous vous louperiez mais avec un effet certain, d’aucuns pourront même croire que tout était prévu et le succès sera garanti (mais il faudra trouver un autre occasion pour rouler un patin à Thanatos), au pire vous aurez le ridicule d’un vampire hémophile qui ne maîtrise pas ses pouvoirs. Mettez le paquet lors de la chute car après, et c’est là l’inconvénient majeur de la défenestration, la bouillie méconnaissable qui vous servira de cadavre sera franchement répugnante : pas d’admiration générale devant le cercueil ouvert, à la fausse illico presto. Par contre, dites tout ce que vous avez à dire avant de sauter pour avoir bien le temps de profiter de la chute, votre dernière sensation, et parce que tout va beaucoup plus vite une fois qu’on a quitté le sol et que vous n’aurez le temps que de dire « amen ». Enfin, si vous tenez vraiment à vous défenestrer depuis une fenêtre, allez le faire à Prague, ils ont développé toute un tradition et seront heureux de vous en faire profiter.

 

            Sortie de secours n° 5 : la noyade

Avouez le, vous avez pensé à Ophélia ! Tssss tssss, c’est original tiens ! là aussi, un poil surfait, mais il y a tant de manières de s’y prendre que ça devient fort intéressant.

Mais commençons avec notre archétype sus cité : c’est beau chez Shakespeare n’est ce pas ? Ces guirlandes de fleurs, ces douces ritournelles, la robe blanche (rendu transparente et moulante forcément, encore une histoire de nécrophilie au final, allez !)… C’est magnifique chez Millais, quelle paix, fleur parmi les fleurs elle flotte comme une ondine, et chez Rimbaud, ça donne envie, jeunes filles tourmentées, chez Georg Heym… bon, ça n’est plus très ragoûtant là. C’est beau c’est frais, ça donne envie… Eh bien c’est le suicide le plus masochiste qui soit (bien que je pense que le génie humain puisse aisément trouver pire) : privé d’air pendant dix bonnes minutes (c’est très long dix minutes, par exemple, les dix minutes qui séparent la trentième minute de cours de notre torride heideggérien, ou de son encore plus torride épouse, de la quarantième, eh bien tout ça sans respirer) avant de mourir, l’esprit flottant entre la conscience et l’inconscience, on sent ses poumons brûlés par l’eau qui les submerge et comme de milliers d’épingles nous ravageant les alvéoles dans une atroce douleur. On rigole moins tout de suite, rien à voir avec le craaaash de l’atterrissage forcé, ni avec la douceur du sang fuyant nos veines, ni avec la rapidité du poignard dans le cœur, ni avec le slash/couic de la pendaison, je fais mention à part pour le seppuku qui n’est vraiment pas une mort de tafiole, mais tout cela est moins angoissant que l’étouffement à l’eau ! Ophélia en combinaison vinyle avec un collier de chien et des jarretières à pique, vous e l’imaginiez même pas, et pourtant…

Donc, malgré les apparence, on expie beaucoup par cette mort, peut-être est-ce la seule que le christianisme ne vouerait pas aux flammes éternelles (quoi que pour un noyé, cela pourrait être assez agréable) puisque l’on a dix minutes pour se repentir et faire ses dernières prières et que l’on souffre suffisamment pour zapper quelques années de purgatoire. De nos jours, il est cependant assez rare de ne pas savoir nager, pour y remédier, voici quelques ruses : sauter en pleine mer, vous vous épuiserez avant de rejoindre la côte ou serez dévoré par un gros bestiau marin (mais est-ce que cela entre encore dans le cadre de la noyade ?) , sauter avec des fers aux pieds, un boulet (non, pas un ami collant, une grosse pierre), pieds et poings liés (mais il est assez dur de se lier les mains seul). Dans le cas du lest, on ne vous verra pas flotter cheveux épars et fleuris à la Hair, et c’est tt de même dommage : on vous retrouvera lors d’un dragage, au mieux sous forme de squelette, au pire immondément bouffi, luisant et chauve. C’est d’ailleurs le problème principal avec la noyade, voir les rats crevés dans un port qui de loin ressemblent à de grosses baudruches, imaginez le résultat sur vous : il ne vaut mieux pas : prévenez un ami par téléphone que vous aller vous jeter à l’eau dans tous les sens du terme (et ne l’écoutez pas vous consoler, sinon vous ne sauterez pas et passerez seulement pour un looser) pour que la police retrouve vite votre corps avant que les dégâts ne soient trop inesthétiques. Enfin, ruse ultime et que je recommande à tous, pour éviter les dix minutes d’horreur (mais peut-être aussi le Salut, c’est à vous de voir) plongez dans un fleuve par froid intense (veillez tout de même à ce que le fleuve ne soit pas glacé) : vous serez immédiatement saisi au cœur et hop, c’est dans le sac comme les trois petits chats… Pour les vêtements, faites comme vous voulez, ne croyez pas Millais qui, pour être un excellent peintre, n’a pas forcément travaillé d’après nature : les robes amples ne flottent pas, à moins qu’il y ait un fort courant, auquel cas mesdemoiselles, tournez-vous tête en avant pour que vos jupons ne vous voilent pas la face (ou sautez en pantalon plutôt que de faire les goth’lol’), les aguicheuses porteront du blanc et des tissus léger, of course. N’oubliez pas les fleurs, les rubans, les écharpes légères, et tout le bazar élisabéthain.    

 

            Sortie de secours n° 6 : le poison

Certes il y a Roméo et Juliette, Phèdre (mais est-ce un exemple ?), Socrate (mais contraint et forcé)… Tout de même, le poison fait un tantinet vieille anglaise, ça n’est pas une arme très noble, même contre soi même, il y a un côté « dame-dame », précieuse etc… M’enfin chacun son style. Cela peut convenir à une ambiance vaporeuse avec divan et coussins, un peu fin de siècle (du XIXeme bien sûr), des pamoisons, une voix languissante et encore langoureuse, à la Sarah Bernhard ou Oscar Wilde. Mais prévenons d’abord qu’un poison efficace et rapide est assez difficile à trouver au marché noir, je ne vous imagine même pas entrer dans une pharmacie pour demander de l’arsenic ou du curare, si vous prenez du tout venant, l’agonie risque d’être longue et douloureuse, provoquer des désagréments gastriques qui ne sont pas du meilleur effet, des convulsions, le gonflement du visage ou des membres, la paralysie dans une position peu esthétique, l’écume aux lèvres, les yeux exorbités, le teint bleu ou verdâtre etc… En plus vous pouvez en échapper avec une paralysie partielle ou totale ou un handicap mental (vaut pour la défenestration si vous ne sautez pas d’assez haut). Je vous déconseillerais donc le poison, à moins, je le répète d’y mettre les moyens pour trouver le bon poison et le bon décor.

Si vous préférez « cracher du vert et tourner la tête à 180 degrés/minute comme dans l’Exormiste », voici une petite liste réjouissante de ce que vous pouvez ingérer :

_ de l’acide ou de la soude caustique, vous cracherez plutôt du rouge… si vous avez encore une bouche.

_ du white spirit, de l’eau de Javel pure, assez dangereux, mais l’efficacité est elle réelle ?

_ de la mort aux rats en forte dose

_ pour la suite je n’ai pas beaucoup d’inspiration là tout de suite, si vous en avez plus dites le, j’ajouterai vos propositions : c’est beau l’entraide !

 

Encore trois de fait, voilà qui élargit notre horizon et devrait contenter la plupart d’entre vous si vous avez une urgence. Mais restez fidèles si vous n’êtes pas déjà morts, notre trépidant feuilleton continue en un ultime épisode ou l’on découvrira des morts inédites, jamais encore expérimentées. Réjouissez-vous, vous en aurez l’exclusivité et pourrez épater vos futurs ex-amis !

Edith (Piaf) 5 ans plus tard (aka le 30 juin 2012), grâce aux très judicieuses propositions de K-ro, que je m'empresse de copier ci-après :

 
Dans la catégorie des poisons je me permet de rajouter les diverses plantes toxiques et mortelles, dont les principaux avantages sont qu'il est facile de s'en procurer, qu'il n'y a aucune restriction de lieu pour son dernier voyage, et que, généralement, elles sont sans influences sur le corps. Bien entendu, arrêter sa dégustation avant l'issue désirée peut être très ennuyant a cause des effets désagréables...

 

Parmi mes préférées, le laurier rose : une dégustation entre amis suicidaires serait très conviviale... quelques feuilles fraîches ou séchées selon les goûts permettent une mort rapide et sans influences sur le corps par arrêt cardiaque. Le laurier rose est vraiment très facile a trouver, et vous pourrez le cultiver en jardin ou en intérieur amoureusement, en attendant le jour et le lieu propice, sans passer pour un-sale-sucidaire-démoniaque-adorateur-du-culte de-belzébuth-bouh-éloignez-les-enfants-de-cet-être-abominable. De plus, avoir de belles plantes chez soi est toujours agréable...


colchique dans les près : la colchique a de biens jolies fleurs mais est vraiment traître, c'est une mort plutôt douloureuse, dans ses débuts tout du moins, passant par des troubles digestifs puis sanguins et enfin neurologiques avant de sombrer dans le sommeil désiré, donc a garder sous le coude en cas de ballades printanières et d'envie soudaine d'aller voir ailleurs si on y est.


Datura et magie noire : Bien que la datura devrait plutôt être classée avec les morts par overdoses, je suis en train d'écrire sur les plantes alors j'en parle ici. L'avantage ou l’inconvénient de la datura est son effet hallucinogène particulièrement réussit (a proscrire pour ceux ayant déjà des tendances paranoïaques, car le délire peur rapidement tourner au cauchemar). La datura était considérée comme une plante de magie noire. Encore utilisée pour des rites chamaniques ou initiatique, elle est relativement facile a trouver en magasins, mais pourquoi pas aller faire un petit voyage du coté du Mexique pour s'en procurer de la bien fraîche ? Donc un beau moyen pour mêler son monde imaginaire au réel jusqu'à confondre les deux, histoire d'en apprendre un peu plus sur soi même... Vous pouvez en inhaler ses fumées, en manger, en faire des infusions ou même l'utiliser en onguent, voir même tout a la fois, effet mortel assuré, mais le délire sera peut être moins long.


La grande ciguë, bien entendu, très célèbre grâce a Socrate, était le poison par excellence des les athéniens. Cependant on nous dit pas tout ! La ciguë pure ne permet pas de s'endormir aussi sereinement que dans le texte de Platon (le poison pris serait plus vraisemblablement un mélange de ciguë, de datura et d'opium, un peu d'imagination que diable!) Eh oui, désolée de vous apprendre que les effets de la ciguë sont bien moins folichon que ça. Tout commence par des troubles digestifs (difficile d'y rechaper avec les plantes) puis des vertiges et une perte de la force musculaire, convulsions, spasmes puis paralysie progressive entraînant une mort en quatre heures...


La belladone : Une plante très courante, généralement responsable de la mort d'enfants, attirés par ces jolies petites graines noires très toxiques... (oui oui, j'en ai fais l’expérience étant petite, mais si la personne est pris en charge rapidement pour un nettoyage complet de l'organisme, il peut être sauvé, donc si vous n’êtes plus trop sur de vouloir en finir, gardez un ami sous le coude afin de vous amener dans l’hôpital du coin et prétexter a un accident) C'est une mort assez simple par paralysie des voies respiratoires, bien moins éprouvant qu'une noyade car certains effets s'occupent de faire en sorte de ne pas y prêter trop attention, comme les hallucinations, les délires et la faiblesse musculaires. Par contre ici, pas de teint d’albâtre, la face vire au rouge comme après avoir couru un 100m !


Les graines de ricin : encore une plante dite de magie noire, il paraît qu'elle arriverait a faire repousser les cheveux d'un chauve, n'est ce pas génial ? Si vous souhaitez vous pendre avec vos cheveux ou bien vous étouffer avec, vous pouvez toujours essayer ! Ceci dis, les graines de ricin sont très pratiques pour partir en voyage, gardez les dans la poches jusqu'à trouver le bon endroit, puis mâchez une dizaine de graines, vous constaterez les premiers effets sous 3 a 6h, c'est a dire des troubles oculaires et respiratoires, troubles digestifs et pour finir un refroidissement des extrémités jusqu'à ce que le corps entier soit froid et... bein, mort quoi.


Ce ne sont que quelques exemples, je ne connais pas toutes les plantes non plus, mais le plus efficace et le moins douloureux reste de faire quelques mélanges, comme pour Socrate, afin de limiter les effets indésirables et rendre la mort un peu plus fun !

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16 novembre 2007 5 16 /11 /novembre /2007 10:06

 

Si vous ne le saviez pas encore, je suis en prépa, une prépa plutôt dans les bonnes, soit dit sans me vanter, or la prépa est un terrain propice à la prolifération des situations bloquées. Vous savez bien : devant il y a un gros mur, bien massif, à gauche, un grillage devant lequel passent des gens heureux (qui peuvent bien aller se balader chez les Grecs plutôt qu’afficher leurs faces béates rue Saint-Jacques un jour de colle), à droite, une baie vitrée offrant à vos yeux caves de trop de nuits blanches des paysages grandioses qu’un Doppelgänger narquois traverse au grand galop, derrière, un projecteur qui peint sur le mur des images de liberté, de satisfaction, de bibliothèques immenses, de folles soirées estudiantines, le tout couronné par ces lettres flamboyantes « E.N.S Ulm », dessous la terre, dessus, le ciel où, si vous êtes chrétiens, vous ne risquez pas d’aller si décidez de vous fiche en l’air. Et justement, la situation bloquée, lorsque l’âme altérée ne trouve aucune onde capable de calmer ses tourments, lorsque la matière vous emprisonne dans sa masse gluante etc… (pour plus de précisions, lire Les Souffrances du jeune Werther, la Nausée, tout ce que vous voulez de Kafka, Le Joueur d’Echec, du Schopenhauer, A Rebours re-etc…), bref, lorsque tout passe, tout lasse, tout casse, surtout les cervicales, la tentation d’en finir est séduisante comme Lilith qui aurait abusé de gingembre. Pour faire (haut et) court, le prépa est un terreau propice à l’élevage de mandragores.

La question ici ne sera pas : pourquoi le suicide, ni pourquoi le magistricide, ni pourquoi le condisciplicide, ni pourquoi Columbine, ni pourquoi rien du tout et l’intégrasssssssssion. La question sera COMMENT le suicide, ou petit guide pour réussir sa sortie avec style.

 

Sortie de secours n° 1 : la pendaison

Un grand classique, la mort d’élection du prépateux. Trop vu entends-je dire ces temps-ci dans les couloirs de mon lycée, banal, peu original. Surfait quoi. Ach, certes, mais c’est comme les vieux classiques, cette vieille chouette de Corneille, cette vieille branche de Racine, ce vieux court Molière: on ne s’en lasse pas !

Tout d’abord, choisir son lieu : certains font ça dans les douches, d’autres à des paniers de basket, mais enfin, ressaisissez-vous mes amis ! c’est d’un vulgaire ! pourquoi pas une chasse d’eau à l’ancienne ou une cage de foot pendant que nous y sommes, tsss tsss… La chambre d’étudiant déjà, c’est d’un autre tonneau : tout de suite on a le côté romantique, bohème, passionné, désespéré : autre chose que la loose du prépateux, le must du must c’est une chambre de bonne dans un immeuble hausmannien. Plus original et en hommage à Nerval, le réverbère est un emplacement de choix que sauront goûter les littéraires, l’ennuyeux reste la possible douche dorée sur le bas du pantalon si un chien passe par là, ce qui n’est pas classe du tout : choisissez un luminaire haut-perché ou une corde courte. Mais le plus esthétique reste la bonne grosse branche d’un arbre, un vrai, si vous êtes parisien, allez vous pendre au jardin du Luxembourg, très poétique, si vous voulez faire une bonne blague au proviseur au petit matin, la cour d’honneur d’Hell-elgë sera le choix des plus taquins. Pendez-vous en automne ou en hiver, non seulement l’ambiance est plus propice, la mélancolie des lieux à la plus haute note capable de faire vibrer votre âme tourmentée, mais vous évitez les résidus de repas trop riches en bourgeons que d’inattentifs pigeons pourraient laisser choir sur votre chef incliné et ça, c’est encore pire que la pisse du clébard ! De plus, en hiver vous aurez peut-être la joie de la visite d’un corbeau, distinction qui ne se refuse pas. Choisissez également une nuit de vent et de lune, la lune parce que son regard livide offre une dernière, presque maternelle caresse à vos joues creusées par le désespoir, le vent parce que votre cadavre se balancera harmonieusement, prouvant au promeneur dominical la légèreté de la vie humaine, la vanité de toute chose : qui sait si vous ne pourriez trouver quelque disciple. Petit détail pour assurer l’élégance de votre disparition : portez une écharpez messieurs, des manches, jupes ou robes amples (et si possible vaporeuses) mesdemoiselles : le vent jouera avec vos derniers atours ce qui ne manquera pas d’inspirer quelque photographe de goût, quelque poète romantique (espèce rare, en voie de disparition) ou plus prosaïquement quelque goth’ qui composera une balade pour son groupe : vous aurez l’inestimable chance d’être évoqué aux halles lors de la fête de la musique devant un noir troupeau cliquetant.

Pour ce qui est de l’aspect du cadavre, tout dépend de votre habileté à l’ouvrage : la mort par rupture des cervicales est rapide, nette, propre, elle laisse naturellement quelques marques au cou, mais certaines fantaisies perverses trouveront cela d’autant plus séduisant. En revanche , la strangulation est beaucoup plus longue et douloureuse, votre visage peut en prendre un sacré coup : traits déformés par la douleur, gonflement, changement de couleur… mais pour vous messieurs, toute la gloire rejaillira (c’est le cas de le dire) sur une autre partie de votre anatomie qui saillira avantageusement sous votre linceul, mais dans la mort comme dans la vie il faut choisir laquelle de vos deux têtes vous privilégierez.

Enfin le choix de l’instrument : la corde est de loin le plus authentique, vous vous sentirez en communion avec vos historiques prédécesseurs. Cependant, tout le monde ne sait pas faire les nœuds coulants, et ce serait bien le comble s’il nous fallait faire un stage dans la marine pour se suicider pénards, heureusement, un philanthrope pensant au désespoir des suicidaires continentaux a crée la ceinture, ce qui facilite beaucoup les choses. Tout le reste est à déconseiller vivement : la cravate fait bourgeoisement employé de banque, et, au risque de vous offenser mesdemoiselles, je crains fort qu’un ruban ne résiste bien longtemps à la traction, laissez tomber le câble à moins d’un fort attachement à l’indus sous toutes ses formes, quand aux élastiques de toutes sortes, il serait parfaitement grotesque que votre cadavre se démenât de bas en haut pendant plusieurs minutes à la façon d’un yoyo.

 

 

Sortie de secours n° 2 l’arme blanche

Alors là attention, nous entrons dans le noble, le très grand, le sublime. Je rassemblerai ici tout ce qui est seppuku, empalement sur une épée fichée dans le sol, ou poignard / dague / glaive dans le cœur. Autant prévenir tout de suite, ça n’est pas un suicide de tafiole : il faut pouvoir s’infliger une douleur et persévérer dans son effort, supporter une lente agonie, se détruire suffisamment pour interdire toute réparation à la main habile du chirurgien. C’est sans conteste la mort la plus héroïque, de par la noblesse de l’arme, par ce qu’elle permet de choisir minutieusement l’endroit (plus pratique que la pendaison, c’est un suicide transportable), voire de se mettre en scène, de murmurer un discours assez conséquent dans les douleurs du dernier combat, caser de beaux vers, quelques phrases historiques. 
C’est aussi un des très rares suicides qui permette d’en jouir quelques instants : alors que bien souvent, l’inconvénient majeur du suicide est que l’on est plus là pour en récolter les fruits : affliction générale, gloire héroïque pour certains, compassion pour d’autres, et surtout auréole romantique d’une efficacité redoutable sur le sexe opposé (certains petits malins ont résolu cet épineux dilemme en se loupant avec un certain art et une classe certaine, mais ça n’est pas donné à tout le monde), le suicide sanglant laisse quelques minutes, voire quelques heures pour jouir de tout ce qui vient d’être cité alors que l’on se sait et que l’on est su condamné, et la dernière heure de ce condamné ci peut être extrêmement agréable (surtout si quelque créature un poil nécrophile se découvre l’âme d’une Isis). 
D’un point de vu esthétique, le seppuku est à proscrire si l’on n’est guère amateur de viscosité intestinale, inconvénient qui peut être aisément contrebalancé par un certain cérémonial, le choix d’un kimono de qualité exceptionnelle (ça n’est pas vraiment le moment de radiner) et la présence de vos proches (la « seppuku party » sera une expérience unique pour vos convives, à la fois légère et sombre, emplie de tristesse et beauté). Il s’agit, si l’on choisit à la manière d’Ajax le grand ou de Vatel, l’empalement volontaire, de ne pas y aller comme un sauvage : vous n’êtes pas dans un pogo en Allemagne, retenez-vous un peu ! Sinon, le résultat sera le même que le seppuku pour un cérémonial bien moins raffiné et stylé. Enfin, se percer le cœur est la solution la plus classiquement tragique, la plus gracieuse, la plus distinguée. La fontaine de sang qui jaillira immanquablement de la blessure peut-être maîtrisée avec une certaine élégance, recueillie dans une vasque d’or ou que sais-je encore. Pour éviter des grandes tâches s’étalant sur tout votre vêtement pas capillarité, vous ne pourrez éviter de dénuder votre poitrine : mesdemoiselles réjouissez-vous sans honte, c’est la dernière fois que vous illuminez le monde de vos charmes, autant lui donner un beau feu d’artifesse, euh…, d’artifice (ce qui ne veut pas dire prothèse mammaire, sinon comment atteindre votre cœur palpitant ?).

Bien sûr, il faut s’être renseigné au préalable sur l’emplacement exact du cœur, entre quelles côtes viser etc… et avoir acquis une certaine sûreté dans le geste, ce qui est au demeurant valables pour tous les suicides : une mort réussie se prépare, on ne se suicide pas comme on va aux toilettes, non mais oh !

Enfin, dernier avantage : vous jouirez dans vos derniers instants d’un teint d’albâtre pour lequel vous eussiez de votre vivant, mesdemoiselles, abîmé tous vos deniers en cosmétiques plus onéreux et moins efficaces.

 

Sortie de secours n° 3 : l’hémorragie

Variante de la sortie n° 2, il s’agit toujours de lame et d’abondantes pertes en hémoglobine mais la mort est ici causée non par la destruction irrémédiable des organes vitaux mais par l’écoulement de la dernière goutte de sang hors du corps. 
C’est moins tragique mais tout aussi classique, moins viril, plus décadent, plus fin aussi : en s’ouvrant les veines, pas de risque d’ouvertures béantes sur vos viscères ou vos poumons. A part une gloire un peu amoindrie (sauf si l’on est un admirateur éperdu de Sénèque), les avantages étudiés plus haut sont encore accentués ici : l’agonie est bien plus longue et bien moins douloureuse, ce qui vous laisse le temps de philosopher avec vos amis, écrire un dernier poème, voire votre épitaphe, de vous rendre compte à quel point tout le monde vous aime et pleure votre mort. 
Et la Mort elle-même, voici un suicide qui vous permettra de la voir venir, de la retenir auprès de vous, elle qui est si occupée, toujours à courir ici et là, quel privilège que de pouvoir la connaître, peut-être l’apprivoiser, goûter ses beautés ténébreuses et au lieu d’une étreinte furtive, vous aurez droit au french kiss version Hollywood, le truc qui n’en finit pas et qui remplace la scène de cul, et tt de même étreindre longuement et voluptueusement la Mort, c’est chic non ? 
Mais le tout est de partir, et certes, si c’est la plus délicieuse, ça n’est pas la sortie la plus efficace, voyez tout le mal qu’eut le vieux Sénèque pour s’expédier ad patres. A la suite d’une conversation rigoureusement scientifique et de source sûre, je peux vous dévoiler la méthode à suivre pour trouver la sortie : elle consiste à enfoncer la lame bien profondément à hauteur du poignet et de remonter sur dix centimètres, et ce des deux côtés (pour le second bras, vous pouvez vous faire aider, ça évitera de tout salir), là, c’est radical, personne ne pourra vous arracher aux bras livides de la Mort. 
Quelle mise en scène ? soyons décadent jusqu’au bout : le bain chaud, quitte à mourir, autant que cela soit agréable. Mais pas dans la salle de bain de chez Mère grand avec son carrelage jauni, sa peinture défraîchie et ses bibelots kitsch, non ! Choisissez une vraie baignoire à l’ancienne, aux courbes harmonieuses, une baignoire à pattes, transportable. Si vous avez une belle salle de bain, soit, sinon, faites transporter votre baignoire au salon, entourez-vous d’amis intimes et de ravissant(e)s esclaves et ouvrez-vous les veines dans les vapeurs d’un bain parfumé. Et là, cerise sur le gâteau, non seulement vous serez, comme vu précédemment, parfaitement pâle mais en plus le carmin sombre de votre sang mettra fera éclater plus intensément la blancheur de votre teint. Vous expirerez tranquillement, massé(e) par vos esclaves qui vous tendrons voluptueusement des grappes de raisin, dont la saveur se mariera au goût ferrugineux du sang qui, certes, reste le vôtre, ce qui n’empêche pas de se prendre quelques instants pour la comtesse Bathory.

 

Bon, trois, ça suffit pour aujourd’hui, attendez un peu, bandes de califes, pour savoir la suite que je vous conterai la nuit prochaine…

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