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8 février 2012 3 08 /02 /février /2012 11:09

 Comme je trouvais que j’étais tombée par hasard sur une conclu’ pas trop dégueu et que l’article était assez long comme ça, voici la suite en quelques liens et conseils.

Tout d’abord, si vous lisez un peu l’anglais, la question VO ou VF ? Oui, cette question se pose : parfois pour de la fantasy comme Les Royaumes Oubliés ou de la SF à la Warhammer40k ou les bouquins dérivés de Star Wars, même si j’aime bien, je ne vous dirai pas de foncer sur la VO si vous les avez sous la main en VF ou si c’est moins cher. A l’autre extrême, si vous lisez du Shakespeare, Byron, Keats c’est mieux d’avoir un gros niveau d’anglais et il y a de très belles traducs, ne vous précipitez pas. Pour ASOIAF c’est différent, j’ai jeté un coup d’œil à la traduction et c’est très inégal : il y a un véritable travail sur les noms, parfois à l’aide d’étymologies régionales, comme Peyredragon pour Dragonstone ou Freuxsanglant pour Bloodraven, mais il y a aussi des horreurs et la traduction des dialogues, des plaisanteries, des trivialités et grivoiseries est lamentable : visiblement le traducteur ou la traductrice est qqn de cultivé, sensible, travailleur, mais alors pour l’humour et le langage de corps de garde, pour la facilité à jongler d’un niveau de langue à l’autre… aaaargh ! Donc si vous le pouvez, lisez le en VO, même si vôtre anglais n’est pas courant : c’est typiquement le genre de roman qui vous donnera envie d’avancer, de ne pas lâcher, de regarder dans le dictionnaire et qui vous fera progresser.

Quelques liens utiles :
le wiki anglophone : http://awoiaf.westeros.org/index.php/Main_Page
le wiki francophone (avec les VO des noms, pour vous y retrouver) : http://www.lagardedenuit.com/wiki/index.php?title=Accueil
(les deux sont complémentaires : certains articles sont plus étoffés sur l’un ou l’autre, certaines théories plus développées sur l’un ou l’autre… regardez toujours les deux si vous êtes un peu perdu)
le site de Grrrrr : http://georgerrmartin.com/
(cet homme est trop chou ! il a dédicacé son tome 5 à ses fans \o/ (avec des noms et des pseudos et tout !)
le forum anglophone : http://brotherhoodwithoutbanners.com/
http://asoiaf.westeros.org/
le forum francophone :
http://www.lagardedenuit.com/

et maintenant, parlons de la série…

C’est en gros une série sympathique, forcément, vu que le scénar est à tomber ! La plupart des acteurs jouent extrêmement bien, les décors et costumes sont très très bien faits, je ne peux que vous la conseiller, globalement. MAIS
_ ils ont vieilli tous les personnages
_ils ne respectent pas du tout les descriptions physiques des personnages (Ned devrait être brun, pas châtain clair, il a les cheveux LONGS, Jaime aussi, à les cheveux longs et bouclés, genre glamrock ou metal des années 80 ^^, alors que dans la série ils en ont fait le prince de Shrek… Arya est censée avoir un visage long et des cheveux bruns aussi… Daenerys doit être mince et frêle comme une héroïne de shôjo alors que l’actrice (excellente ceci dit) a un cul de percheron et des seins qui commencent à tomber car trop gros (par rapport au personnage), Joffrey devrait avoir les cheveux suffisamment longs pour être attachés, les Dothrakis n’ont aucune cohérence ethnique et sont fringués comme des sacs (au sens propre)…
mais tout ce petit monde joue très bien, ça compense…
_ ils ont massacré certaines scènes, comme celle d’ouverture, d’une grande poésie dans le livre, qui se passe LA NUIT !!! et massacré les Others, par la même occasion, en faisant les cousins givrés d’Eddy d’Iron Maiden alors que ce sont des créatures cruelles et mystérieuses mais belles et civilisées (à mon sens une sorte de mélange entre des vampires et des élémentaires de glace)

_ les scènes de cul sont horriblement mais alors HORRIBLEMENT mal filmée : une scène très sensuelle et taboue, où tout passe par les caresses et où les protagonistes sont nus devient une prise en levrette brutale et laide, idem pour une autre, douce et émouvante, qui devient un viol relativement ignoble d’une toute jeune fille par un gros barbare (ce qui n’est pas DU TOUT comme ça dans le bouquin >_<), il y a des scènes ou des allusions qui ne sont pas montrées, d’autres qui sont inventées avec plus où moins de goût (la pute de Theon : ça sert à rien… les lesbiennes de Littlefinger, ça sert à rien… Viserys et l’ex-prostitué femme de chambre de Daenerys dont j’ai oublié le nom… là oui, yeah ! c’est bien foutu pour une fois…) alors que bon, s’ils voulaient du trash, du viol qui tâche, ils pouvaient faire un flash back sur Tysha et on aurait été servis… Donc à part les fangirls de Viserys, ne regardez pas la série pour les scènes de cul…

de très bon articles sur les épisodes de la série se trouvent ici :
http://mirabilique.lluciole.fr/
(ne cliquez pas sur la catégorie « game of thrones » ça ne marche pas, faites une recherche avec le moteur interne)

et enfin ce que je ne VEUX PLUS ENTENDRE sur la série/le livre/le jeu vidéo qui va peut être sortir :
_ il y a trop de sexe et de violence : c’est PIRE dans le livre, c’est PIRE dans la vie, so shut the fuck up !
_ c’est pas histo… non mais NOOOON, c’est an-historique, ok c’est grosso modo med, y’a des éléments XIeme, y’a des éléments XVeme voire XVIeme, dans le livre, et y’a tout ce qu’il y a au milieu, on y parle de corsets et de serres pour la culture hors sol (dans le tome 5), ça n’est pas NOTRE monde, même si c’est inspiré de, ça n’est pas nôtre chronologie, donc arrêtez de dire de la merde et de râler contre les costumiers (par contre vous pouvez dire que la robe d’Arya à Winterfell est une abomination et que les chemisiers des dames et damoiselles Stark sont une plaie pour les yeux, oui, mais pas que c’est « pas histo ») et les développeurs de jeux, merci !

pour info, la saison 2 sort en avril, après Black March donc,  ouuuuf ^^ 

 

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8 février 2012 3 08 /02 /février /2012 10:58

Comme vous pouvez le voir, même si je n’ai pas fait de liste (et pourquoi pas un journal intime tant que nous y sommes, pfff…) j’ai pris au moins une bonne résolution pour l’année du dragon d’eau (pourquoi a-t-il fallu que je me coltine le dragon le plus pourri, sérieusement ? 88 dragon de TERRE >_< mais non NON ! c’est sensé être épique un dragon, avoir la classe, pas être un vieux plouc chtonien, non non non ! bon, ceci dit,  au moins j’ai évité le bois…) : celle d’écrire plus d’articles ici et surtout des articles plus COURTS : quand on se met à avoir la flemme de relire ses vieux articles parce que tldr, c’est qu’il y a un sérieux problème de logorrhée… Et pour inaugurer cette résolution je me lance dans un article sur… A Song Of Ice And Fire ! youpi, soyons maso !

            Si vous trainez vous yeux ici, ça m’étonnerait beaucoup que vous soyez tout à fait innocent dans le domaine : soit vous me connaissez IRL ou sur le net et ça fait des mois que je vous les brise avec ça, soit vous êtes quand même un peu geek/otak/goth/rôliste et normalement qqn dans vôtre entourage vous en a déjà parlé, peut être sous le nom du « Trône de Fer » ou « Game of Thrones » qui sont les noms VF et VO du premier tome de la série et de son adaptation télévisuelle sur HBO. Mais de toute façon je n’écris cet article que pour pouvoir le balancer au gens qui me demandent de quoi il s’agit parce que j’en ai marre d’expliquer pour la 15eme fois…

            A Song Of Ice And Fire (ASOIAF pour faire court) est une série de heroic fantasy écrite par George Raymond Richard Martin (GRRM pour la plupart, Grrrrrr pour moi) et publiée à partir de 1996 (merci wiki). Elle comporte 7 tomes dont 5 sont parus, le dernier l’année dernière. C’est à mon sens le meilleur ouvrage de fantasy que j’aie pu lire depuis Tolkien bien que les deux n’entrent pas du tout dans la même catégorie. Il ne s’agit pas avec ASOIAF de fantasy « classique » avec abondance d’elfes, nains, dragons, sorciers etc… dont l’existence est posée là, comme une évidence : nous ne sommes plus dans l’ère de la magie, ni dans celle des merveilles, ni même dans celle des héros, cependant tout cela subsiste à l’état de traces endormies ou oubliées. Oui il y a des créatures merveilleuses, des sorcières et prêtres aux étranges pouvoirs mais cela n’est pas donné pour acquis, on le découvre au fur et à mesure, du point de vue d’humains pour qui tout cela appartient à des légendes anciennes. Imaginez un roman historique, avec ses guerres, ses intrigues politiques, ses romances ET sous tout cela, de la magie et des polarités cosmiques (glace et feu, nuit et lumière). Mais cela, bien qu’intéressant, ne fait pas la valeur d’une série de romans, ce qui distingue clairement ASOIAF dans le monde de la littérature épique et de la littérature en général est :
_ la diversité des points de vue : chaque chapitre est narré à travers le regard d’un des personnages, ses idéaux, ses désirs, son ton, son âge ; ce qui entraîne une diversité de registres de langue des plus amusantes et réalistes
_ la beauté des descriptions, quand l’auteur échappe laisse son personnage pour faire jaillir dans l’esprit du lecteur des paysages fascinants, mystérieux, inquiétants et sublimes et sa puissance d’évocation qui fait tantôt sourire devant la tendresse ou la joie innocente, tantôt frémir d’horreur devant des scènes de boucherie répugnante
_ le refus absolu du manichéisme, des grosses ficelles de narration, des situations prévisibles : tout ce qui nous est présenté ne l’est jamais qu’à travers la subjectivité d’un personnage, non seulement les évènements les font évoluer, mais en plus nôtre compréhension de leurs motivations change au fur et à mesure de nôtre avancée dans les romans, ainsi les actes d’un personnages peuvent nous sembler irrationnels et monstrueux jusqu’à ce que l’on entrevoie la partie immergée de l’iceberg ; rien n’est stable dans ce monde, les héros meurent, les innocents sont mutilés, les injustices ne sont pas réparées… comme dans le nôtre !
_ la richesse et la complexité de l’univers représenté, ses civilisations, sa géopolitique, ses religions et leurs lutes d’influence…
_ la variété extrême des scènes, des genres : on passe de l’épopée à la politique, de l’intérêt personnel aux idéaux, de la belle camaraderie aux pires bassesses, de la chevalerie brigande à l’érotisme le plus torride, de la dévotion âpre au pire sacrilège… l’auteur ne recule devant RIEN : cannibalisme, inceste, viols, épidémies, déchéance, sacrilège…

On pourra cependant reprocher une certaine facilité du langage grossier/de corps de garde : autant c’est parfois nécessaire et bien venu dans la bouche de soudards, autant l’obscénité, les "fuck ", "bugger" et autres "cunt" sont un peu trop omniprésents, comme si l’auteur forçait sur le gingembre, de peur que l’on trouve son plat insipide, alors que le plat en question n’en a nul besoin mais fort heureusement n’en pâtit pas trop. Les civilisations décrites sont également parfois trop semblables à leurs modèles historiques : les Dothraki sont tellement mongols qu’il m’arrive de lire « Gengis Kahn » au lieu de Khal Drogo, la civilisation de Dorne est tellement arabo/orientale que l’on a forcément des images de pur sang à la face concave en tête, de danse du ventre et de charmeurs de serpents (mais c’est aussi plus que cela, en tout cas, vues les mœurs, c’est pré-islamique), heureusement que les Greyjoys ont les cheveux noirs de jais sinon ça serait l’énorme cliché des gros vikings, Pentos est grecque (surtout Illyrio Mopatis, rien que le nom…) Braavos est Venise, Volantis est Malte/Chypre enfin parfois c’est un poil trop obvious… MAIS tout cela est compensé par le délire total que représentent les villes de Qarth (un peu indienne, cela dit) et de la Slavers Bay (ultra mésopotamienne, mais en version total WTF), où c’est tellement n’importe quoi qu’on se croirait dans les Voyages de Valerian et Laureline…

Mais tout cela est bien peu de chose face au mérite principal d’ ASOIAF : être l’ultime roman d’initiation pour tout jeune adulte/ adolescent ! non pas que la série se destine à ce public, non, mais l’enseignement qu’elle apporte, sur la vie, sur l’histoire, sur l’humanité et la politique est fondamental. Et le tout sans idéologie, ce que je hais plus que tout en littérature et en art en général : on ne nous dit pas d’être bon, d’être relativiste, de ne pas avoir d’idéaux, de ne croire en rien, on ne nous dit pas d’être tolérant et d’aimer tout le monde, non… on nous parle de la vie, de la mort, de la souffrance, des hommes brisés, des honnêtes crapules, de la banalité du mal, du prix de la liberté et du confort de l’esclavage, du jeu politique… et ce sans jamais dire que telle chose est bonne et telle autre mauvaise, sans aucune moraline, sans nous dire que telle route est la bonne. Comme je le disais à une amie, ces livres m’ont plus appris sur l’écriture de l’Histoire que Veyne, sur la fabrication des héros, sur la manipulation du peuple que 1984, sur l’horreur de la guerre pour le civils que tout ce que j’ai pu lire sur 14/18 et sur les guerres de 30 ans… Ces livres nous apprennent à être des hommes sans tuer l’enfant en nous, décillent nos yeux sans désenchantement, comme si les philosophes latins et pragmatiques et les moralistes baroques avaient enrobé leurs enseignements du miel de l’épopée et de l’aventure.

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