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27 octobre 2013 7 27 /10 /octobre /2013 22:39

Il y a quelques jours je prenais un bain de FAFillons au Palais de Justice et gueulais à pleins poumons mon soutient à la liberté d’expression, de pensée et de mode de vie, et au droit d’être un fachal farfelu avec des théories à la mords-moi-l’haplogroupe-scandinave si on a envie, surtout quand on ne fait rien d’autre que vivre tranquillement sa petite vie autarcique et auto-suffisante avec sa femme et ses trois et demi enfants en développant tranquillement mais sûrement une petite cyberaddiction (en même temps, 21 ans de prison ça n’aide pas).


Si la démocratie ça ne sert pas ENTRE AUTRES à pouvoir dire et écrire des trucs complètement barrés qui, bien que n’appelant jamais à des actions illégales, envoient des parpaings dans toute forme de pensée à peu près cohérente et saine, je me demande à quoi diable sert-elle (parce que sinon « pas de démocratie pour les ennemis de la démocratie » et « pas de liberté pour les ennemis de la liberté » TMTC, c’est un poil daté (ou un poil pas subtil) mes petits loupiloups gouvernemento-démocratico-politiquement-corrects) et SURTOUT pourquoi on autorise Twilight, Marc Levy et 99% du rap et de la variétoche française (parce que dans le genre parpaing dans toute forme de pensée cohérente et saine, ça se pose là, et chaque suite de 5 mots est un appel au génocide,  à l’épuration et à l’invasion de la Pologne).

 

 
Breeeef, tout ça pour dire qu’il y a quelques jours de frayais avec allégresse et enthousiasme parmi des jeunes metaleux odalistes fièrement néanderthaliens… M’enfin dans une famille, si votre oncle est frappé de démence, si votre cousin est un bitocrateux réjoui et si votre sœur est persuadée que sa blondeur indique une pureté européenne et néanderthalienne (je vous JURE je n’invente rien) et donc fatalement un QI supérieur, ben, ça reste votre famille, et une famille, ça se soutient, même avec votre grosse voix de féministe queer anarchiste aux cheveux bruns très courts et aux yeux marrons brûlants d’une énergie martiale.

 

24g83fa.jpg

Non mais aussi, je ne sais pas moi, Palais, sois cool, mets-y du tiens : si tu blindes tes portes d'aimants à fachos, comment veux-tu qu'ils ne se sentent pas à la maison ? pshhh ! go home, Palais, you're drunk !


C’est donc tout naturellement que je me suis rendue hier à une réunion d’adorables nerdounets-bisounoursiens, dans un salon de thé près de la rue Montorgueil pour parler littérature, écriture, memes, orgies et fandom. Comme pour mon bain de FAFillons, j’avais aussi quelques appréhensions sous le bonnet (mais pas les mêmes, ça va de soi) : et si je tombais sur une réunion de jeunes vieilles-filles à chat, thé, cupcakes qui vont parler fanfics, Jane Austen, Benedict Cucumber-Biatch en chemise violette et craftbooking ? Heureusement ma fidèle Tiger-Lilly était avec moi (si vous êtes un-e habitué-e de ce blog vous la connaissez déjà et savez que c’est avec elle que j’explore les milieux les plus extrêmes (dont celui qui nous intéresse présentement là dis-donc) ). Enfin, elle, m’a tout de même laissée mariner 10 min avant de se pointer, 10 min au cours desquelles j’ai manqué de faire 2 crises d’angoisses et de m’arracher les ongles à la pince à épiler tellement je stressais (chose qui m’avait été évitée lors de l’évènement précédemment cité grâce à la rencontre amicale d’une jeune étudiante en droit maghrébine, musulmane et pro mariage pour tous : nous formions un duo de choc pour bien nous intégrer dans la meute, y’a pas à chier ! (je dis ça, mais en fait lesdits FAFillons étaient très sympa aussi, halte aux clichés !) ).

Et là vous me demandez : « Mais que diable, sociopathe autiste que tu es, allais-tu faire dans cette chébèque ? Était-ce au moins alléchée par la perspective de quelque juteux WTF ? »
Eh bien c’est tout simple, mes petites mandragores, j’allais rencontrer des Nanoteurs…

 

2013-Participant-Facebook-Cover.png 


Quoi le phoque est un nanoteur (ou un nan-auteur, d’ailleurs) ?

C’est une personne qui aime bien écrire, ou qui DOIT écrire, ou qui voudrait écrire mais qui est une grosse larve et qui donc a besoin de l’encouragement de tout un tas d’autres adorables larves enthousiastes pour relever un défi de fifou : écrire un roman de 50k mots en un mois. Vous aurez forcément reconnu quelqu’un derrière cette description de grosse larve procrastinatrice de compèt’, c’est pourquoi, après avoir vu ma camarade Tiger-Lilly à l’œuvre l’année dernière, j’ai décidé de me lancer dans l’aventure. Évidemment je n’ai aucune espèce de plan, je pense commencer à me poser la question le 31 octobre à 16h… (Samhain aidera ! l’inspiration viendra du Sidh !).



Tout l’attrait du projet tient à sa communauté, drôle, soudée, encourageante et accueillante. Ainsi la rencontre d’hier était destinée à présenter le projet aux n00bs du genre ma pomme mais aussi à faire connaissance à travers les livres (parce qu’ils savent bien, les piliers, que nous sommes de gros nerds asociaux et que s’échanger des cartes avec de chouettes citations et de baths résumés nous sera infiniment plus facile que je ne sais quels autres rituels sociaux que les gens normaux pratiquent (en tout cas c’est vrai pour moi)). Puis de nombreuses rencontres sont organisées tout au long du mois : la soirée de lancement le 31 (là c’est le hic, parce que vous pensez bien que le 31 octobre au soir, j’ai trouzmille invitations pour trouzmille soirées, du joyeux banquet néo-païen à la fête queero-décadente en passant par du SM esthétisé et une grande réunion de génies du mal steampunks… QUE FAIRE ?!? (en général je dis merde à tout et je me brûle les tifs en m’endormant sur mes bougies sous prétexte de méditation…) ), diverses nuits blanches d’écriture hez les uns ou les autres (pas chez les Autres hein ! Je sais que winter is coming mais faut voir à ne pas exagéere non plu) etc etc…


Si la chose vous intéresse, comme ce sont des gens organisés, voilà le site francophone, très TRES complet, avec la FAQ qui va bien, l’histoire de ce projet, les rencontres, le comment, le pourquoi, l’avec qui et le dans quel position : http://wrimos.fr/
(oui, je suis comme ça, je donne les liens pour les gentils nerdo-dévianto-bisounours, et pas pour les crypto-facho-odalistes, le monde est injuste JE SAIS !).


Et comme je suis une fille cool, je vais vous livrer les extraits que j’avais écrit de ma grande paluche sur de petites cartes indiennes (oui, je marque chaque jour un peu plus de points bobo, d’ailleurs avant-hier on m’a traité en ligne de « bourgeoise parisienne abreuvée à l’Académie Française et membre de l’intelligentsia féministo-socialo-bobo » j’ai gloussé dans ma Kro ! (non, je déconne, je me respecte, je ne bois pas de Kro ! phôpadek !) ). Mais comme ma coolitude a des limites et que je suis AVANT TOUT une grosse larve (cf au dessus), je ne vais pas vous faire les résumés qui vont bien et le « pourquoi lire ce livre » : démerdez-vous, cherchez en ligne !


A tout seigneur tout honneur (je ne parle pas de l’auteur, même si je l’aime bien aussi hein !) :

 He could feel a charge in the air, a breath on the wind that howled around the temple’s interior, a pulse in the living walls and… and… the cry of release as a blade slices open an eyeball, the caress of silk across bare skin, the scream torn from the mouth of violated flesh and the bliss of agony as it takes pleasure in its own mutilation. 
Graham McNeill Fulgrim


Retour aux sources :

“Sie sehen die Liebe und vor allem das Weib”, began sie, “als etwas Feindseliges an, etwas, wogegen Sie sich, wenn auch vergebens, wehren, dessen Gewalt Sie aber al seine süsse Qual, eine prikkelnde Grausamkeit fühlen: eine echt modern Anschauung.”

“Sie teilen sie nicht.”
“Ich teile sie nich”, sprach sie rasch und entschieden und schüttelte den Kopf, dass ihre Locken wie rote Flammen emporschlugen.
“Mir ist die heitere Sinnlichkeit der Hellenen Freude ohne Schmerz _ ein Ideal, das ich in meinem Leben zu verwirklichen strebe. Denn an ein jene Liebe, welche das Christentum, welche die Modernen, die Ritter vom Geiste predigen, glaube ich nicht. Ja, sehen Sie mich nur an, ich bin weit schlimmer als eine Ketzerin, ich bin eine Heidin.”


Leopold von Sacher-Masoch Venus im Pelz


 

A ce moment là, je me suis dit que je m’orientais un peu trop dangereusement vers le côté bottes de vinyle et piercings mammaires de la littérature et qu’il me fallait un peu rattraper le tir.

Je suis donc revenue à McNeill pour une citation de circonstance :

The typewriter before him stared at him, each of its lettered keys like an accusing eye, the hammers of its inked letters like bared teeth that grinned at his inability to write anything worth reading. A blank sheet of paper yawned like an abyss of white.
“Go on, I dares ya, I double dares ya. Beat the words outta me. Get the story, save your life…”

 Graham McNeill Bones of the Yopasi



Avant de revenir à mes amours teutones (diantre, entre ça et le début de l’article, si je ne finis pas tondue et tatouée, ça sera un miracle) et romantiques (et non, je n’ai pas pu écrire ça d’une traite sans tendre mes mains crispées vers le ciel en poussant de petits cris d’exaltation nostalgeo-mélancolique) :

Aber in dem Augenblick ertönte es über seinem Haupte, wie ein Dreiklang heller Kristallglocken ; er schaute hinauf und erblickte drei in grünen Gold erglänzende Schlänglein, die sic hum die Zweige gewickelt hatten, und die Köpfchen der Abendsonne entgegenstreckten. (…)
und Anselmus sah, wie eine Schlange ihr Köpfchen nach ihm herabstreckte. Durch alle Glieder fuhr es ihm wie ein elektrischer Schlag, er erbebte im Innersten _ er starrte hinauf, und ein Paar herrliche dunkelblaue Augen blickten ihn an mit unaussprechlicher Sehnsucht, so das ein nie gekanntes Gefühl der höchsten Seligkeit und des tiefsten Schmerzes Seine Brust zersprengen wollte. Und wie er voll heissen Verlangens immer in die holdseligen Augen schaute, da ertönten stärker in lieblichen Akkorden die Kristallglocken, und die funkelnden Smaragde fielen auf ihn herab und umspannen ihn, in tausend Flämmchen um ihn herflackernd und spielend mit schimmerndenGoldfaden.

Ernst Theodore Amadeus Hoffmann  Der goldene Topf


sérieusement, cet ouvrage pousse l’exaltation et la tension pour un ailleurs fantastique à un niveau quasi érotique, c’est un gigantesque orgasme neuronal et cela fait 6 ans que j’en jouis.



Puis je me suis dit qu’entre le schleu et le godon (dort, dort, dort le petit fils) ça serait quand même pas trop mal d’avoir un truc francophone, histoire de faire plaisir à Montebourg… c’est pour ça que j’ai choisi un auteur Japonais évoquant une thématique nietzschéenne (vous vous souvenez quand, il y a 5 ans, je vous promettais de ne plus utiliser le mot « nietzschéen » comme synonyme de « super trop cool qui envoie du pâté » ? hahaha, vous m’avez crue ?), mais dans une traduction française, ATTENTION !

La force vitale _ c’était avant tout cette extravagante abondance de force vitale qui subjuguait les garçons. Ils étaient écrasés par cette impression d’un trop plein de vie que donnait Omi, par l’impression de violence sans objet qui ne peut être expliquée que si on la considère comme la vie n’existant que pour elle-même, par son espèce d’exubérance maussade, détachée. Sans qu’il s’en rendît compte, une force s’était glissée dans la chair d’Omi et complotait de s’emparer de lui, de le transpercer brutalement, de s’écouler de lui, de l’éclipser. A ce point de vue, la puissance ressemblait à une maladie. Infectée de ce violent pouvoir, sa chair avait été mise sur cette terre pour une seule raison : devenir un insensé sacrifice humain, sans aucune crainte d’infection.

     Yukio Mishima, Confession d’un masque


Coucou Akira 34 ans avant Akira… (et chaos-spawn FTW, aussi…)


Sur ce je vous laisse méditer sur ces extraits et vous renseigner sur le NaNoWriMo !
 

 

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