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28 février 2012 2 28 /02 /février /2012 22:29

Voici un article qui va parler de ma pomme, ça faisait longtemps… de ma pomme au sens ou mon article sur l’agapophobie ( http://roter.schnee.over-blog.com/article-agapophobie-47432619.html ) le faisait : certes fondé sur ma vie intérieure aussi palpitante que celle d’une charogne à l’épiderme agité par des orgies d’asticots, mais, qui sait, pouvant peut être prétendre à une certaine généralisation (ne tapons pas dans l’universalité, phôpadhek ). Et puis c’était trop long pour un statut FesseBouc, de toute façon (d’aucuns me feront remarquer qu’il y a des articles, sur FB, mais puis que j’en suis à écrire un article, autant le faire ici…).

            Quand on vit comme moi à 80% dans son cerveau, dont 80% d’imagination et 20% de vaine ratiocination, quand on vit ses rêves éveillés avec une intensité aux répercutions somatiques, on en vient fatalement à la constatation que contrairement à ce que rapporte l’Evangile (vous savez, ce bouquin qui, devant une scène au taux de badasserie plus outrancier que les slips en cuir de Kiss et  Manowar réunis, aka The Almighty Son Of God poutrant la Mort et faisant littéralement exploser la Géhenne dans un combat de TROIS PUTAINS DE JOURS sans interruption, avec magie divine, réussites critiques contre tous les démons réunis etc, bref, ce bouquin qui avec un potentiel épique plus grand que Malekith, Elric et Daenerys montés sur Drogon, Viserion et Rhaegal allant à l’assaut Minas Tirith pendant que se déchaînent Dimmu Borgir et Finntroll en soundtrack, nous gratifie de l’élipse la plus frustrante de la vie, de l’univers et du reste… mais je m’égare) « la chair est ardente mais l’esprit est faible » (mes amis de FB diront que ça sent le réchauffé, et d’autres diront qu’aucun rapport avec ce qui est sous entendu dans l’Evangile, c’est pas la même chair, c’est pas le même esprit, OSEF, je parle bien évidemment de MA chair et de MON esprit, laissons le Paraclet en dehors de tout ça…). Parce que non seulement je suis la créature la plus intellectuellement influençable du monde, parce que ma stupide psyché n’a aucune arme pour lutter contre toutes sortes de tentations intellectuelles et de doctrines séduisantes mais surtout parce qu’il me suffit de PENSER à un truc pour que cette chose devienne automatiquement pour moi réalité. C’est pour ça, ou bien c’est induit par l’assertion première (cf plus haut) que je le pense = je le vis. Ce qui me fait penser à Pontypool, d’ailleurs (spéciale dédicace Steven !).

            Ce qu’il m’arrive donc en ce moment c’est que, dans un ordre que je ne m’explique encore pas très bien, je fais face au même désespoir, à la même situation d’atroce lucidité sur la péremption de mes idéaux, de mon identité même, à la même certitude viscérale d’inanité et de décrépitude qui étaient miennes il y a 4 ans, quand j’étais en prépa et que je dessinais des trucs genre ça http://roter.schnee.over-blog.com/article-25422190.html : (et je le répète, histoire d’enfoncer le clou cf cet article http://roter.schnee.over-blog.com/article-l-univers-preparationnaire-98636496.html : c’était PAS à cause de la prépa en tant que telle !). Et j’ai lu un livre (enfin j’ai survolé, vu le genre de littérature, HUM) qui m’a sembler dresser l’exact portrait de moi à l’époque sous les traits d’une artiste folle cherchant l’absolu et l’exaltation dans le labyrinthe fangeux de son âme possédée par un démon, qui finit par peindre avec des matériaux répugnants (cadavres en décomposition, sang…) en se scarifiant, en hurlant et en ne mangeant plus grand-chose (oui alors moi je me suis gentiment arrêtée au sang, cf http://roter.schnee.over-blog.com/article-19845588.html . Haha, me suis-je donc dit, sans encore avoir identifié ma situation psychique actuelle comme correspondante à celle de l’époque (de la prépa), on dirait moi il y a 4 ans, lol (pensais-je, oui, je suis une kikoo, il m’arrive de penser « lol »), sauf que moi je n’avais pas subit d’influence chaotique (que tu crois : comme si je n’avais pas eu de visions horribles et des pulsions encore plus effrayantes,  mais on refoule vite). Et de reprendre mes activités normales.

Sauf qu’environ 2 h après, je me suis retrouvée dans le plus terrible état qu’il m’ait été donné de connaître : celui de mort / anesthésie / pétrification / dispersion / désintégration du « moi » quand soudainement on n’est plus, on se sent TELLEMENT mal qu’on pourrait tomber dans le comas, physiquement, qu’on pourrait vomir, mais plus aucun des muscles ne fonctionne, le cerveau est en mode « blue screen of death » : on fixe le néant les yeux écarquillés, et il y a un moment où on n’est littéralement plus « en » soi. Quand ça vous arrive seul comme ça m’était arrivé il y a 4 ans, il vaut mieux éviter les chambres avec crochet au plafond et au 7eme étage : il semblerait que le corps, mu par un instinct de cohésion, cherche de lui-même à s’éteindre quand il se rend compte qu’il est vide. Là, j’étais sur mon lieu de petit-boulot, avec tout plein de gens autour, dont ma mère, donc fatalement, le blackout est rompu par quelque source externe. Et c’est là que se manifeste l’urgence du mal, de la douleur, pour revenir à la vie et faire sortir la bête de ses entrailles : deux solutions, soit on fait un mignon petit massacre et on est catalogué « gros barge, camisole chimique, perpétuité » (coucou Kim, Eric, Dylan et tous les autres) soit on se fait du mal à soi même et on est catalogué « emo ». En attendant, la Bête est là, elle hurle, elle se débat dans nos tripes. Et soudain, j’ai eu l’idée, sans renoncer à l’auto mutilation, de transformer ça en performance artistique : quitte à être les deux pieds dans l’horreur, autant y aller franco, comme disait Jose Antonio, du sang, de l’art, des hurlements et du black metal, et c’est parti comme en 40 ! Et c’est là que tout change, sauvée que je suis par l’assertion première : le penser = le vivre, qui déjà m’a sans doute amenée plus ou moins à revivre (parce que je m’en suis souvenue et que je l’ai repensée) mon expérience de prépa, tandis que plus je planifie mon petit happening. Au fur et à mesure que l’apollinien vient transmuer le dionysiaque, la rage de destruction se transforme en créativité, en exaltation, et la troisième voie apparaît enfin : l’art.

            Oui alors là je vous vois venir « tout ça pour ça ? sérieusement ? tu vas arriver à la brillantissime et totalement inédite conclusion que tu peux transformer la mort intérieure, la nuit obscure en putain d’art ? sans dec ? » mais noooon, rha ! prenons le problème à l’envers (owiiii… hum, ta gueule l’Amazone Gauchère !) : l’art peut il venir d’autre chose que de la mort, du carnage (intérieur), de la souffrance, de l’ordure (intérieure, bis) ? je sais qu’il peut en venir, merci, Charlie-Charlot-aimé-des-goths est passé avant moi, mais je veux dire, peut il venir d’autre chose ? Alors oui, on peut peindre/décrire/composer/sculpter des choses légères, lisses, mimi, ou hiératiques tendance loyal bon (cf classicisme), mais l’impulsion première, l’étincelle qui va nous pousser à créer n’est elle pas forcément née d’une souffrance, d’un déséquilibre ? Y a-t-il une seule forme d’exaltation qui n’ait pas sont arrière goût de profond désespoir, un seul sublime qui ne s’exprime dans la déchirure du mode mineur (pas littéralement, bande de gnous, évidemment qu’il y a des œuvres sublimes en majeur >_< je parle du sentiment là) ? Il me semble que la sensibilité même, ce qui fait que nous pouvons à un moment ou un autre, être « ravis » par l’Esprit (le Geist de « Begeisterung ») vient d’un défaut d’armure, d’une « faille » qui laisse entrer la muse, et aucune « faille » ne se fait sans douleur… En somme, la Chute, la Déchirure de la toile est la condition même de l’extrême sensibilité, de la promptitude à l’exaltation des eldars, comme si le Chaos n’était pas la conséquence mais bien la cause même du sublime de cette civilisation, comme si la Chute préexistait, dans un mode latent, « en puissance » à la Civilisation même… NOOOON, retirez ces deux mains et ces trois tentacules de vôtre face, ou relevez vôtre tête du bureau : ça n’est pas ma conclusion, c’était JUSTE une considération en passant…

            Et maintenant la grande question : qui est la « muse » ? quel est cet esprit qui vient nous emporter de l’Horreur à l’Illumination ? est-ce un messager divin, à la Dosto’ ou Charlie-Charlot, qui pourrait nous faire dire que la rédemption (là normalement je mets un R majuscule, mais ça fait trop de majuscules pour un seul texte, on va finir par se croire dans du new age…)  de l’enfer passe par la beauté (vous n’imaginez pas toutes les majuscules auxquelles vous échappez), que donc la beauté sauvera le monde, que la beauté du diable est le triomphe de D.ieu (oui bon là j’étais obligée…) (d’ailleurs je ne sais pas si qqn a vraiment écrit un truc pareil, j’extrapole dans le genre totalement hérétique (<- ceci N’est PAS une référence impériale, merci, pour une fois que je cause de vraie théologie IRL) . Est-ce au contraire la voie obscure qui nous montre que l’art n’est possible qu’en passant par l’enfer (et là ma métaphore du début fait trop calculée… alors que pas du tout, j’écris au fil du clavier !)… Ce à quoi on pourrait répondre qu’il ne s’agit peut être pas de « passage par » au sens « d’acceptation » et de « pacte avec » mais au sens de Résurrection et « poutrage de » (cf au début, donc, et non, c’était pas prévu d’avance (j’aurais pas du le dire, on aurait pu croire que j’étais trop forte >_<, ma modestie me tuera (<- lol ! ) ).
Et si on arrête là tout de suite le délire mystique, on peut se demander de quelle étrange chimie du cerveau naît la pulsion artistique. Est-ce un instinct de survie ? une forme de résilience qui répond avec une force proportionnelle à la souffrance dont elle est issue ? Non parce que depuis que l’Esprit (Geist, la muse, enfin qui vous voulez…) s’est emparé de mon esprit, ça y est, c’est la fête du fundoshi et des braies réunis (coucou Drako !) : et vas-y que mon quotidien entier se trouve transfirguré, mythifié : le même métro qui à l’aller ne m’inspirait que dégoût du monde, de la plèbe, de moi et furieuse tentation de se jeter dessous, se trouve peuplé d’archétypes, de personnes mystérieuses, denses et magnifiques… Ce que je n’avais pas éprouvé depuis la dernière fois que j’ai aimé. D’où une autre question de chimie cérébrale : les zones du cerveau qui s’agitent sous l’effet de la muse sont elles les même que celles qui s’agitent sous l’effet de Vénus (toute entière à sa proie attachée, la salope !) ? la chimie est elle la même ? ça semblerait étayé par le fait que l’on raconte que quand on aime, on a envie d’écrire des poèmes (il parait, personnage ça ne me l’a jamais fait, mais j’ai rarement envie d’écrire des poèmes aussi, beaucoup plus de tuer des armées entières pour la personne que j’aime)… bonjour, Xenashura/Mat/Dagorwen (j’ai tellement de pseudo que je ne m’y retrouve plus) vient de découvrir la réalité de la pulsion Eros, aka création/sexualité/désir, de l’archétype dionysiaque voir panique et de tout ce qui lie exaltation artistique et érotique… youpi, demain on apprend l’alphabet…

Enfin voilà, mes réflexions du soir en vrac… alors OUI, 40k personnes l’ont mieux dit que moi avant moi, d’Aristote à Freud en passant par Nietzsche et Longin et saint Jean de la Croix et sainte Thérèse d’Avila et même Hegel je suis sûre qu’on peut goupiller ça avec la dialectique et le dépassement qq part… m’enfin avouons le, c’était 1000 fois plus intelligent mais 42 fois moins fun, leurs trucs :p

Sur ce je vous ferai remarquer en guise de conclusion que dans un admirrrrable effort stylistique je n’ai pas une seule fois écrit le nom de Slaanesh ! (vous avez désormais toute liberté pour facepalmer et deskfacer).

 

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